La commune de Boudjima, déshéritée économiquement, est désormais riche de ses jeunes. Ils tiendront leur premier Salon du livre, les 23 et 24 avril au niveau de la bibliothèque communale située au chef-lieu, lui-même distant de quelque 30 km au nord de la ville de Tizi Ouzou. En fait, l'initiative est louable de la part de ces jeunes. Ils plantent une rose dans un désert culturel. Bien sûr, il faudra toutes les bonnes volontés, pour la maintenir en vie. Pour cette première édition, les organisateurs ont prévu un riche programme. Des stands d'exposition s'étaleront sur les deux journées et seront agrémentés de plusieurs ventes-dédicaces. Les animateurs de la ligue des arts cinématographique et dramatique ont, pour leur part, préparé des ateliers d'animation et de création. Cette manifestation est également pour l'association, l'occasion d'une réflexion, d'échanges et d'action pour l'environnement et le développement (Aera-ED) pour exposer son travail de vulgarisation et de protection du patrimoine de l'eau en Algérie et en Méditerranée. Toujours pour la première journée, Youcef Merahi anime une conférence autour de l'écriture et l'édition en tamazight. Sa communication est suivie d'une table ronde à travers laquelle Ousemer Ferroudja et Hacène Metref évoqueront les voies et moyens de vulgariser la lecture publique. Un programme d'une première journée agrémentée par une lecture théâtralisée des élèves du collège de Boudjima et la projection de La Colline oubliée, film réalisé par Abderrahmane Bouguermouh. Pour sa part, Rachid Mokhtari évoquera dans une communication le roman algérien post-1988. Les participants et invités auront également à assister à la projection du documentaire intitulé A chacun son Algérie réalisé par Luc Thiébaut. Notons que ce premier Salon est organisé sur l'initiative de jeunes animateurs du mouvement associatif local. Plusieurs associations culturelles sont nées, en effet, dans le début des années 1990. Après quelques années d'intenses activités, ces dernières montreront des signes d'essoufflement et d'usure en raison de la forte utilisation politicienne. Ces dernières semaines, un regain d'activités est constaté dans plusieurs associations comme Asurif d'Agouni Oufekous en espérant que la volonté des jeunes animateurs pleins de bonnes intentions ne soit pas victime d'ataviques opportunismes.