Très animé ces derniers mois, le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou a accueilli mercredi dans l'après-midi la pièce théâtrale Tislit Bwenzar. Présentée par des comédiens et pleins de talent, l'histoire s'inspirait d'un conte kabyle. Captivant jusqu'à la dernière minute, de la prestation d'une troupe qui montre des aptitudes d'un grand avenir professionnel dans le 4e art. Une grappe de comédiens a tenu captif un public qui n'en demandait pas autant. Il faut dire aussi que le conte raconté par les anciens et perpétué par nos grands-mères est digne des grandes oeuvres de la littérature du Bassin méditerranéen. Une littérature berbère qui, par la ténacité et le travail de fourmi du metteur en scène Houche Abderrahmane, peut s'installer allégrement et indéniablement aux côtés de la création athénienne. La coopérative théâtrale Machahu d'Iferhounen a gratifié son public d'une histoire authentique tirée des entrailles de cette culture dont les racines vont aussi loin que les fins fonds de la Méditerranée. Un prince déchu de son royaume part à la recherche de son destin. Conseillé par un oracle, notre jeune vagabond part à la recherche de Tislit Bwenzar, fille d'un ogre et d'une ogresse. Seul le mariage avec la fée pouvait le remettre sur le trône. Il traversera sept pays avant de retrouver Tislit Bwenzar qui le ramènera chez elle voir ses parents. Les aventures se suivent et le rythme du conte s'accélère. Les deux amoureux fuient les beaux-parents. L'ogresse jette alors un sort pour que le jeune homme oublie sa fiancée. Les deux amoureux rencontrent difficultés et obstacles. Ingéniosité, magie, courage et témérité auront été nécessaires pour traverser les sept pays et revenir dans son royaume. Le public a été très captivé par le déroulement de la pièce. La salle, peu illuminée mais parfois éclairée aux couleurs des décors de l'univers imaginaire de l'histoire, restera muette jusqu'à la tombée du rideau. Chapeau bas pour les 11 comédiens et comédiennes de la troupe Machahu qui ont su faire exploser leur talent. Encadrée par des noms connus dans la scène pour leurs travaux pointus comme Bazou à la musique et le décorateur Amrani Djamel, synographie de Abdelghani Chentouf et le tout habillé par Yazid Bariche. Bravo.