Cent-dix personnes ont été tuées en deux jours de violences en Irak, dont 92 dans des troubles liés aux manifestations contre le Premier ministre Nouri al-Maliki, ont annoncé des responsables hier. Ces violences ont en outre fait 187 blessés, dont 136 atteints lors d' affrontements et d'attaques impliquant des manifestants et des forces de sécurité, ont-ils ajouté. Ces violences ont éclaté tôt mardi lors d'un assaut des forces de l'ordre contre des manifestants près de la ville de Houweijah dans le nord de l'Irak, où des rassemblements anti-Maliki ont lieu depuis janvier ainsi que dans d'autres régions à majorité sunnite. Ces violences ont fait 53 morts, tandis que 27 autres personnes ont été tuées dans une série d'attaques de représailles. Dans cette spirale, quinze autres personnes ont été tuées hier dans des violences, dont 12 membres des forces de sécurité et hommes armés dans des attaques apparemment lancées en représailles à des affrontements meurtriers la veille, ont indiqué des responsables. Les attaques de représailles se sont poursuivis hier et ont fait 12 morts, neuf membres des forces de sécurité et trois hommes armés. Les heurts les plus meurtriers se sont produits à Souleimane Bek, au nord de Baghdad, où des hommes armés ont tué cinq soldats et blessé cinq autres, selon un haut officier de l'armée et un responsable administratif. Des hommes armés ont également attaqué un point de contrôle tenu par des miliciens anti-Al Qaîda à Khalès, au nord-est de Baghdad. Ils ont tué quatre membres de la milice Sahwa et en ont blessé un cinquième, selon un responsable de la police et une source médicale. Trois hommes armés ont par ailleurs été tués en lançant une attaque contre les forces de sécurité à Mossoul (nord), selon une source policière et un médecin. Trois autres personnes ont également péri dans une attaque apparemment non liée à la vague de représailles: cet attentat à la voiture piégée a visé une patrouille de police à Tarmiya au nord de Baghdad, tuant deux policiers et un civil et blessant sept personnes, selon une source du ministère de l'Intérieur et une source médicale. Des manifestations anti-gouvernementales se succèdent depuis fin décembre dans des provinces majoritairement sunnites du nord du pays. Les protestataires réclament la démission du Premier ministre Nouri al-Maliki et la fin de la «marginalisation» dont ils estiment être victimes en raison de leur appartenance religieuse. Les violences de mardi étaient les plus meurtrières liées aux manifestations depuis le début du mouvement de protestation.