L'équipe mouloudéenne a refusé de monter sur le podium Comment des dirigeants d'un club de football, se permettent-ils aujourd'hui de défier ou bien de «snober» carrément un chef du gouvernement, ainsi que l'ensemble de son exécutif? Trois jours après la dernière finale de la coupe d'Algérie remportée mercredi passé au stade du 5-Juillet par l'USM Alger devant le MCA, le très grave fait, sans précédent, dans l'histoire du football national, provoqué par les dirigeants actuels du Mouloudia, continue d'alimenter aujourd'hui toutes les discussions. Les millions de téléspectateurs qui ont suivi jusqu'au bout cette 49e édition finale qui a connu un franc succés avant son déroulement, et même au cours de quatre-vingt-dix minutes de jeu très intense, et qui avaient pendant longtemps tenu en haleine tous les présents, étaient loin de s'attendre à vivre un scénario final, que beaucoup de gens, d'ici et d'ailleurs considèrent comme un véritable affront commis à l'égard du pays. La plupart des gens interrogés par nos soins, pour savoir réellement ce qu'ils pensaient de la décision prise par les dirigeants Mouloudéens de ne pas se soumettre à une tradition que tous les pays du monde se font un devoir de respecter lors d'une finale, sont presque tous unanimes pour condamner fermement un acte qui n'honore point l'historique doyen des clubs Algériens. Certains supporters de très longue date du Mouloudia d'Alger, n'en reviennent pas encore, même si certains d'entre eux sont persuadés que l'arbitre Haïmoudi a privé le MCA d'un penalty. Mais d'autres rétorquent que rien, absolument rien, ne justifie une telle décision qui a offensé au plus haut point tout le monde sans exception. Refuser de se soumettre à une cérémonie protocolaire qui a toujours relevé des services de la Présidence de la République, comme cela a toujours été le cas, dépasse aujourd'hui tout entendement. Désormais, à cette allure, il faut s'attendre au pire dans nos stades de football. Lorsque même une finale de Coupe d'Algérie qui se déroule, comme le veut la coutume, en présence des plus hautes autorités de l'Etat, tourne à la dérision, notamment à un moment où tout joueur, qu'il soit perdant ou gagnant, doit monter à la tribune officielle, pour figurer dans le palmarès d'une finale, où va réellement aujourd'hui notre sport-roi? Comment des dirigeants d'un club de football, se permettent-ils aujourd'hui de défier, ou bien de «snober» carrément un chef de gouvernement, ainsi que l'ensemble de son exécutif? Combien d'arbitres internationaux, qu'ils soient algériens ou étrangers, continuent de commettre parfois des erreurs impardonnables? Ils sont légions ces hommes en noirs qui commettent des bourdes aux quatre coins du monde. Les dirigeants du Mouloudia d'Alger devaient plutôt se maîtriser, et surtout accepter dans la dignité et le fair-play total le résultat final. En attendant le verdict de la commission de discipline Une finale de Coupe d'Algérie peut vous sourire, mais elle peut aussi vous tourner le dos. Dame Coupe a tous les droits d'être capricieuse, mais pas les dirigeants du MCA qui ont pris leurs «caprices» en compte, avant tout autre respect qu'un club le doit obligatoirement par convenances, envers un évènement footballistique final qui ne tolère aucun manquement. Que ces dirigeants du Mouloudia se rappellent aujourd'hui de cette fameuse et belle finale de coupe d'Algérie 1983, remportée au final par le MCA aux dépens de l'ASM Oran, et au cours de laquelle le coach Asémiste de l'époque, avait tout simplement giflé ce jour là un élément clé, en l'occurrence le joueur Medjahed. Le joueur en question avait tout simplement fait preuve d'un comportement irrespectueux envers l'arbitre, le jour d'une finale, et écopé d'un carton rouge, laissant son équipe à dix sur le terrain. Un fait très anecdotique qui contraste complètement aujourd'hui avec ce qui s'est déroulé le 1er mai au stade du 5-Juillet. Aujourd'hui, quand le coordinateur de la section football s'en lave carrément les mains en mettant tout sur le dos des joueurs, comment se fait-il alors que Ghrib n'ait pas pu convaincre son équipe de se soumettre au protocole de remise de médailles, d'autant plus que le ministre de la Jeunesse et des Sports, s'était en personne déplacé jusqu'au vestiaire Mouloudéen. Ce lundi, la Fédération algérienne de football étudiera cette très malheureuse affaire qui interpelle aujourd'hui au plus haut point tous les responsables, qu'ils soient de la Sonatrach, du MJS, et même de la présidence de la République car cette fois le rubicon a vraiment été franchi. Le doyen des clubs algériens porte depuis longtemps un sigle historique qui l'oblige à ce que rien ne doit plus ternir continuellement de la sorte le mouvement sportif. Le Mouloudia d'Alger reste dans les coeurs de millions d'Algériens, ce club mythique d'avant et l'après Indépendance, un symbole de lutte et de fierté nationale. Ce n'est pas un quelconque club pris en otage par quelques personnes qui croient qu'ils peuvent tout se permettre au nom du prestigieux MCA. Combien de ténors ont perdu une finale: la JSK, le MCO, l'USMA, le CRB, le NAHD le MOC, et bien d'autres prestigieuses formations ont connu ce sort. Mais jamais, au grand jamais toutes ces équipes n'ont osé manquer à leurs obligations de remise de médailles.