La fête du football devait être complète, hier. Elle a été gâchée par le grave impair des dirigeants du MCA et d'un «intrus» nommé Omar Ghrib. En empêchant les joueurs de prendre leurs médailles des vaincus des mains des officiels, il a fait du Doyen, en l'espace d'une finale perdue, la honte du football algérien. Voilà ce qui arrive quand on laisse un personnage inqualifiable bafouer l'histoire, le prestige et les couleurs du Mouloudia. Les grands dirigeants du Mouloudia d'Alger, qui ne sont plus de ce monde, à l'image des Aouf, Djazouli, Derriche, Djaout et bien d'autres, doivent se retourner dans leurs tombes en apprenant qu'un intrus nommé Omar Ghrib, un réel étranger qui porte bien son nom, a bafoué toutes les règles de la bienséance et du respect des symboles de la République en empêchant les joueurs de prendre leurs médailles des vaincus des mains des officiels, à leur tête le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Un grave impair qui ne passera pas sans que de lourdes sanctions soient prises à l'encontre du Doyen, devenu, en l'espace d'une finale perdue, la honte du football algérien. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, et le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, ont eu beau supplier les joueurs mouloudéens dans leur vestiaire afin de monter à la tribune officielle, ils ne sont pas parvenus à les convaincre de revenir sur leur décision. Ce scandale rappelle celui de l'équipe du MSP Batna qui, en 1990 battu par l'ES Sétif (0 à 1), avait refusé de recevoir la distinction du finaliste sous prétexte qu'il s'agissait du chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, et non pas le président de la République. Mais à l'époque, c'était un autre contexte, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. En ne respectant pas le protocole officiel et en offensant les hauts responsables de l'Etat ainsi que le corps diplomatique présent sans oublier l'image offerte à travers les images de la télévision via satellite, les dirigeants du Mouloudia d'Alger ont commis un grave impair et exposent leur club à de lourdes sanctions. En effet, selon des sources proches du président de la fédération, Mohamed Raouraoua, très en colère contre l'attitude des Mouloudéens, aurait promis des sanctions exemplaires contre le club algérois, et ce, sur les plans sportif et financier. Aussi, l'argument présenté par Ghrib, à savoir que ce sont les joueurs qui auraient refusé d'aller recevoir leurs médailles des mains du Premier ministre, ne peut tenir la route car depuis quand des employés imposent leur loi à l'employeur ? Chèrement payés par l'argent de la Sonatrach, donc de l'Etat et du contribuable, les joueurs du MCA auraient ainsi affiché leur «gratitude» envers ceux qui les nourrissent, au moment où des milliers de chômeurs peinent à trouver un boulot ! On aura tout vu avec cet acte et ces comportements d'irresponsables, des voyous qui ont pris au piège un club prestigieux au point de salir son image et de piétiner son histoire faite de grands sacrifices et de hauts faits d'armes. Aucun prétexte ne peut expliquer ce comportement de la part de gens qui prétendent vouloir offrir au Doyen sa première Ligue des champions. Voilà ce qui arrive quand on laisse faire un personnage inqualifiable bafouer l'histoire, le prestige et les couleurs du Mouloudia. Le goût de cette honte est d'ailleurs plus amer que celui de la défaite subie, elle, sur le rectangle vert. Et puis quelle inélégance vis-à-vis du vainqueur qui n'a pas volé son trophée vu qu'il l'a acquis sur le terrain. Enfin, il n'y a pas plus moche qu'un mauvais perdant et anti-sportif qui ne suscite aucun respect.