L'assurance contre les effets des catastrophes naturelles (CAT-NAT), rendue obligatoire depuis dix ans, juste après le séisme de Boumerdès du 21 mai 2003, trouve du mal à se positionner sur le marché algérien des assurances, avec seulement 1,5% du total du montant des primes d'assurances contractées en 2012. Le chiffre d'affaires de cette assurance, qui a évolué de 2,4% en 2012 pour atteindre 1,5 milliard DA, reste minime dans un marché des assurances qui croit de 14% annuellement et dont le chiffre d'affaires a frôlé les 100 milliards DA en 2012. Selon le président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR), Amara Latrous, qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale, quelque 520.000 contrats CAT-NAT ont été enregistrés en 2012, un nombre en hausse de 11% par rapport à l'année précédente. Cette assurance a généré 6% des ventes de la branche IARD (incendie, accidents et risques divers) en 2012, selon le bilan du Conseil national des assurances (CNA). Invité à s'exprimer sur les raisons du manque d'engouement des gens pour cette assurance en dépit de son caractère obligatoire, M. Latrous a souligné que la CAT-NAT aurait pu faire mieux « si l'Etat était moins généreux avec les sinistrés, si on arrivait à mettre en place des mesures de contrôle effectif pour cette assurance et si les gens cessaient de considérer que les accidents n'arrivaient qu'aux autres'. Interrogé sur l'intervention éventuelle des assureurs pour régler les sinistrés des derniers séismes survenus dans les wilayas de Mostaganem et d'Oran, qui n'ont heureusement pas provoqué de pertes humaines malgré des dégâts matériels plus ou moins importants, M. Latrous a fait savoir que les deux régions sinistrées ne comptaient aucun souscripteur à la CAT-NAT. Il a fait remarquer que le tarif de la CAT-NAT n'était pour rien dans son manque d'attractivité pour les souscripteurs, puisque ce tarif commence à partir de 1.500 DA/an. Selon un responsable à la SAA (compagnie publique d'assurance), la police CAT-NAT pour un logement à Alger qui coûte 4 millions de DA, par exemple, s'élève à 3.000 DA/an. M. Latrous, également PDG de la SAA, a informé que l'UAR était en train de réfléchir aux moyens de rendre « effectif » le contrôle des contrats CAT-NAT. Des propositions concrètes seront bientôt présentées au ministère des Finances, a-t-il fait savoir.