Les députés jordaniens ont réclamé hier au gouvernement l'expulsion de l'ambassadeur israélien Daniel Nevo, après l'interpellation du mufti de Jérusalem, a rapporté l'agence officielle Petra. «Les 150 membres de la chambre basse du Parlement ont exigé unanimement que le gouvernement demande à l'ambassadeur israélien de quitter la Jordanie et rappelle l'ambassadeur jordanien en Israël», Walid Obeidat, a indiqué l'agence. Petra a précisé que le vote était intervenu «en réponse aux mesures d'occupation israéliennes à la mosquée Al-Aqsa». Cité par l'agence, le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour a déclaré aux députés que son gouvernement considérait de façon «très sérieuse» ces «violations israéliennes». «Le conseil des ministres a discuté ce matin de (la décision) de permettre à des colons juifs extrémistes de pénétrer sur le site de la mosquée d'Al-Aqsa et l'arrestation du mufti de Jérusalem cheikh Mohammed Hussein», a-t-il indiqué. M. Nsour a ajouté que l'ambassade jordanienne à Tel-Aviv «va prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre à ces crimes horribles». Le mufti de Jérusalem, plus haute autorité religieuse palestinienne, était interrogé hier par la police israélienne pour son implication présumée dans des heurts la veille sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est occupé, a indiqué un porte-parole de la police israélienne. «Des chaises ont été jetées sur un groupe de juifs au mont du Temple» lors d'une visite sur ce site, dans la Vieille ville de Jérusalem-Est, a-t-il expliqué. En mars dernier, le roi de Jordanie Abdallah II et le président palestinien Mahmoud Abbas ont signé un accord confirmant le rôle de la Jordanie en tant que gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem. L'esplanade - que les musulmans appellent le «Noble sanctuaire» (Haram al-Charif) et les juifs le «Mont du Temple», en référence au second Temple juif détruit par l'Empire romain en l'an 70 - dont le principal vestige est le Mur des Lamentations - est un lieu sacré pour l'islam comme pour le judaïsme et une source de tensions entre les deux communautés.