«On vous donne de l'argent, mais il faut travailler.» Voilà une phrase qui peut résumer le message que le Premier ministre a adressé aux Algériens à partir de Laghouat. En effet, lors de sa rencontre avec la société civile de cette wilaya, Abdelmalek Sellal a exhorté les jeunes Algériens à contracter des crédits pour lancer leurs propres entreprises. «L'Etat vous donne la chance de contracter des crédits à taux bonifiés pour créer vos entreprises, alors allez-y», a lancé le Premier ministre en direction des jeunes de Laghouat. Sellal a annoncé que le prêt bancaire bonifié à 100%, accordé aux jeunes du Sud et des Hauts-Plateaux, sera étendu aux 48 wilayas du pays. «Le taux d'intérêt de 1% imposé aux crédits bancaires sera annulé de manière définitive pour tous les projets d'investissement réalisés par les jeunes à travers le pays», a-t-il assuré. Dans son intervention, le Premier ministre est également revenu sur les dispositifs d'aide à l'emploi (Ansej/ Cnac) qu'il pense être une réussite. «Ce ne sont pas des prêts que pour les bus et location de voitures, comme certains aiment à le dire. Mais il y a des entreprises qui ont créé de la valeur ajoutée», a-t-il estimé». «Il y a plus de 75% des souscripteurs qui ont déjà commencé à payer», a soutenu M.Sellal. Toutefois, Sellal a reconnu que les jeunes ont rencontré quelques difficultés pour trouver le bon «créneau». «C'est pour cela que l'Etat va mettre en place des dispositifs pour les conseiller et les orienter», a-t-il attesté. Sellal encourage donc les jeunes au «crédit». Cependant, il précise que l'Etat a donné toutes les facilités nécessaires, et c'est aux Algériens de le lui rendre. «L'Etat ne peut pas régler tous les problèmes à lui seul. Il faut que les citoyens se solidarisent et nous aident à construire une Algérie prospère», a-t-il demandé aux citoyens avant de souligner que beaucoup ne faisaient par leur travail en Algérie. Il faut se remettre au travail, a, de ce fait, recommandé Sellal. Il est de notoriété que la malédiction de la rente pétrolière a fait que les Algériens ont perdu le goût du travail. Pour caricaturer cette situation, le Premier ministre a donné l'exemple du manque d'hygiène dans certaines infrastructures, du fait justement de ce manque de rigueur dans le travail. «Les toilettes de l'aéroport international d'Alger sont sales. Ce n'est pas l'Etat qui va quand même venir tirer les chasses d'eau...», a-t-il caricaturé avec colère pour dénoncer ce «sport national», qui est le fainéantisme. Dans ce sens, Sellal a averti certains syndicats, en excluant ceux de l'enseignement, qui ne cessent de protester. «Ils ont reçu des augmentations conséquentes, on a pris en charge leurs revendications, mais ils continuent à protester», a-t-il pesté en soutenant que ces syndicats ne donnaient rien en contrepartie de ces augmentations.