Le chanteur portugais Gustavo et son groupe ont donné un récital dimanche à la salle Ibn Khaldoun, à Alger, mettant à l'honneur le fado, genre musical populaire caractérisant le Portugal et mêlant, dans l'allégresse et l'enjouement, l'instinct et le talent au folklore. Programmé au 2e soir du 14e Festival culturel européen qui se tient à Alger, le fadiste a réjoui l'assistance, l'invitant dans une randonnée dans les ruelles de Lisbonne, à travers des mélodies et des poésies sentimentales exprimant la nostalgie et la mélancolie. Gustavo a repris des chansons traditionnelles et folkloriques du terroir portugais, aux côtés d'autres, de sa composition ou encore de son père Antonio Pinto Basto, icône de la chanson portugaise. Dans un répertoire composé d'une quinzaine de pièces, une formation acoustique, composée de trois musiciens, a accompagné le chanteur avec des sonorités traditionnelles du patrimoine. La «guitare portugaise» (sorte de mandoline à douze cordes, avec une caisse plus élargie) donnait des répliques au chant dans un appel-réponse bien régulé et reprenait les mélodies en trémolo. Deux autres guitares assuraient l'accompagnement rythmique et la basse acoustique, donnant des impressions de percussion, au grand bonheur d'un public venu nombreux, enthousiasmé par l'ambiance. Les mouvements exécutés dans des mesures à quatre temps ou à deux temps, dans une harmonisation à descentes espagnoles s'apparentaient parfois à des rythmes tels que le tango ou le paso doble. Les sonorités fluctuantes de la guitare portugaise rappelant la Grèce, ont ouvert le spectacle sur la Méditerranée, offrant à l'imaginaire une impression d'osmose de patrimoines culturels. Gustavo conclut son spectacle avec deux chants dédiés au fado et à Lisbonne, repris en choeur par l'assistance marquée par la présence des membres du corps diplomatique portugais accrédité à Alger. Le Fado est un genre musical portugais, accompagné par des instruments à cordes pincées, livrant un état d'âme en peine où le manque d'un être cher, l'amour inaccompli où la nostalgie des morts et du passé sont exprimés par des airs mélancoliques et sentimentaux. Chanté par les classes populaires, le fado devient le chant national du Portugal à l'ère du dictateur Salazar. Né en 1990 à Lisbonne, Gustavo Pinto Basto a manifesté des prédispositions à la musique dès l'âge de 7 ans avant d'intégrer l'Orphéon des élèves du Collège militaire grâce auquel, il a appris à chanter et à jouer au clavier et aux instruments à cordes. Aux côtés de grandes voix du fado telles Maria Joao Quadros, José Da Camara, Teresa Tapadas et Rodrigo Vicente Da Camara, Gustavo a participé à plusieurs récitals. S'ouvrant à d'autres styles de musiques, il fréquente le cours supérieur de jazz et musiques modernes à l'Université Lusiada de Lisbonne. Pour sa 14e édition, le Festival culturel européen, s'étend aux villes d'Oran et de Annaba où des concerts sont programmés jusqu'au 30 mai prochain.