L'équipe tunisienne sera opposée à un adversaire marocain impressionnant jusqu'ici. La fête du football africain connaîtra son épilogue cet après-midi au stade de Radès, dans la proche banlieue de Tunis, avec une finale inédite entre la Tunisie et le Maroc. Une finale qui mettra fin à une longue période de domination de l'Afrique sub-saharienne représentée par une très grande équipe du Cameroun dont les exploits sont à jamais écrits dans l'histoire du football continental. La dernière fois où une équipe d'Afrique du Nord s'est imposée dans une CAN c'était en 1998, au Burkina Faso, l'Egypte l'emportant sur l'Afrique du Sud sur le score de 2 buts à 0. La sélection égyptienne enregistrait là son quatrième succès, le meilleur palmarès d'une nation arabe, l'Algérie et le Maroc en revendiquant un seul. 2004 se veut être l'année du renouveau du football maghrébin qui a réussi à placer trois de ses représentants en quarts de finale. Le onze algérien a dû s'arrêter à cette étape pour avoir, justement, rencontré son voisin marocain. Il gardera de son élimination un souvenir moins amer dans la mesure où celui qui l'a battu s'affirme, aujourd'hui, comme le meilleur participant du tournoi. C'est, du moins, l'impression qu'il a dégagée en demi-finales en «atomisant» son homologue du Mali sur le score de 4 buts à 0. Mercredi dernier, au stade olympique de Sousse, «les Lions de l'Atlas» ont été les acteurs principaux d'un non-match tant leur domination fut totale sur une formation malienne avec assez de ressources pour jouer un rôle intéressant, s'accordait-on à dire. Et dire que les observateurs avaient prédit un match difficile pour les Marocains en disent qu'ils pourraient souffrir après avoir disputé un match éprouvant de 120 minutes face aux Algériens en quarts de finale. Il est incontestable que l'entraîneur Badou Zaki a pris une éclatante victoire sur tous ceux qui doutaient de ses capacités de mener le onze national marocain sur la voie du succès. En venant en Tunisie, cette sélection n'avait pour ambition que de passer un tour à partir du moment où elle savait qu'elle était tombée dans un groupe pas facile avec le Nigeria et l'Afrique du Sud, c'est-à-dire deux nations habituées aux joutes mondiales et faisant partie des têtes de série du continent africain. Par ailleurs, l'équipe marocaine dispose, peut-être, de joueurs à l'expérience confirmée comme Naybet et El Karkouri, mais dans sa grande majorité son effectif est composé de jeunes éléments à l'image de Kharja, Zaïri et Chamakh. Dès son entrée dans la compétition, elle a annoncé la couleur en prenant le meilleur sur le Nigeria. Elle a poursuivi sa progression en donnant la leçon au Bénin (4-0) et a terminé le premier tour en faisant match nul face à l'Afrique du Sud. En quarts de finale, comme on le sait, elle a disputé son match le plus dur et le plus difficile face à l'Algérie qui a manqué de peu pour gagner. Enfin en demi-finales, ce fut la leçon infligée à un onze malien qui avait eu l'impression de vivre un cauchemar. Ce qui fait que la formation marocaine présente l'impressionnant bilan de 13 buts inscrits en 5 matches contre 2 encaissés. C'est cette équipe marocaine que la sélection tunisienne va rencontrer cet après-midi (15h00) au stade de Radès avec le fol espoir de dérocher un titre continental qu'elle n'a jamais remporté. Il faut avouer que la tâche des Tunisiens risque de s'avérer insurmontable si son adversaire marocain fait montre de la même assurance que face aux Maliens. En dépit du soutien de son public, la formation qu'entraîne Roger Lemerre n'a que très rarement convaincu excepté en quarts de finale face au Sénégal. On l'a vu, par exemple, en demi-finales contre le Nigeria frôler la catastrophe puisqu'elle n'a dû sa qualification qu'à un tir au but raté par un Nigérian. En outre, il va devoir se passer des services de sa tour de contrôle de la défense, à savoir Khaled Badra suspendu pour avoir reçu un second carton jaune contre le Nigeria. Cette suspension toute la Tunisie en parle, mais celle-ci reste persuadée que ses représentants sauront relever le défi. Tunis à l'occasion de cette grande finale s'est parée du rouge et du blanc, les couleurs tunisiennes. L'avenue Habib Bourguiba ne désemplit pas d'une foule qui ne cesse de scander les noms de ses joueurs favoris. Incontestablement, le stade de Radès vivra un grand moment cet après-midi sachant que de toutes les manières ce sera le football maghrébin qui sortira vainqueur.