Etablie sur la base d'un prix instable du pétrole, la loi de finances 2002 a entériné l'institution d'une taxe sur le carburant et le tabac. Les élus de l'Assemblée populaire nationale ont adopté, hier, à une écrasante majorité, le projet de loi de finances 2002. Avant cela, les députés ont procédé à l'examen des 75 amendements présentés à la commission des finances et dont la plupart ont été déposés par des élus qui contestent le texte présenté par le ministre des Finances, M.Mourad Medelci. Durant l'examen de ce texte, les élus du FLN et du RND ont omis de présenter des amendements, se contentant de mener le projet au vote et, par la même occasion, à son adoption dans la totalité en plénière. La majorité des amendements a été présentée par des députés très actifs à l'Assemblée. C'est le cas, notamment, de Mohand-Arezki Ferrad et Mahmoud Maraoui, deux députés non inscrits, ainsi que la représentante du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, qui a réussi, à elle seule, à présenter huit amendements. D'ailleurs, c'est la seule qui a pu faire passer une modification du texte qui a été acceptée par la commission des finances. Un amendement qui vise essentiellement à exonérer d'impôts les entreprises qui emploient des non-voyants. On notera, d'ailleurs, que le souci majeur de la députée du PT était l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Elle a, notamment, proposé le Smig à 15.000 DA, une allocution chômage à 4.000 DA, la suppression de l'IRG pour les salariés touchant moins de 15.000 DA et la création de 28.000 postes d'emploi pour les travailleurs de l'éducation. Des propositions d'amendements qui ont été rejetées par la commission des finances et les députés de la coalition gouvernementale, estimant que ces dispositions, qui appellent à de nouvelles dépenses de l'Etat, peuvent générer un trou financier important dans le Trésor public. Mais l'amendement auquel la députée du PT tenait énormément concerne la création d'une allocution pour les femmes au foyer de 1.000 DA, sachant que, dans le texte actuel, la femme au foyer touche une «prime» de 40 DA. Une proposition que partage le député Mohand-Arezki Ferrad, mais avec une diminution de 50% par rapport à la somme proposée par Louisa Hanoune. Un amendement qui a été l'objet d'un chaud débat lors du vote et qui a conduit le président de l'APN, M.Bensalah, à faire sortir son joker, les 59 procurations des députés de la coalition gouvernementale. Au terme du vote final, les députés de la majorité ont fini par faire passer l'ensemble des articles sans amendement et faire adopter le texte de la loi de finances 2002 complètement. A l'issue de ce passage facile à l'Assemblée, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, s'est déclaré satisfait du travail établi par la commission des finances, indiquant que ce projet de loi n'est pas celui du gouvernement, mais celui d'une bonne expression pour faire sortir le pays de la crise. Concernant les amendements présentés par les députés, le ministre a déclaré: «Contrairement à ce que certains élus pensent, l'ensemble des dispositions se trouvant dans ce texte, vise à augmenter le niveau de vie des citoyens, notamment en ce qui concerne l'emploi, le logement et la consommation. Il n'est pas question d'évacuer le volet social, au contraire, estime le ministre, il faut contribuer à faire une manoeuvre intelligente dans le but d'améliorer le niveau de vie des citoyens.» Enfin, s'agissant du prix instable du pétrole, M.Medelci a déclaré qu'«il faut rester vigilant sur le prix du pétrole, mais aussi sur les dépenses qui, dans tous les cas, doivent être utiles».