Ils étaient près d'une trentaine. Des anciens appelés et leurs épouses ont décidé de venir participer à la commémoration des massacres du 8 mai 1945. C'est une preuve, un signe de communion avec les Algériens pour se remémorer les terribles épreuves vécues par le peuple. Parmi eux, se trouvaient Rémi Serres et Georges Treillout, membres fondateurs de l'Association des anciens appelés contre la guerre, de Robert Siméon, président de l'Association des réfractaires de la Guerre d'Algérie et de Jacques Pradel, président de l'Association des pieds-noirs progressistes. Ils étaient tous présents à Guelma en ce 8 mai pour cette commémoration, objet essentiel de leur visite en Algérie. Dès le lendemain, ce fut le tour de Sétif pour les recevoir et se mêler à la population, un symbole fort de ces retrouvailles. Par cette présence, ils ont voulu exprimer leur solidarité et leur attachement à la paix et à la réconciliation, ainsi que pour tout ce qui se fait en Algérie. Puis ce fut au tour de Béjaïa et sa région pour les recevoir et découvrir les sites touristiques et historiques. Il y eut d'abord une émission animée par M.Ahmed Belaïdi au niveau de la radio Soummam pour débattre du dernier livre de M.Djoudi Attoumi intitulé Les appelés du contingent, ces soldats qui ont dit non à la guerre, un ouvrage qui se veut un hommage à tous ceux qui ont aidé le peuple algérien dans la guerre, comme les appelés algériens et français, ainsi que certains pieds-noirs. Etaient présents sur le plateau, Remi Serres et Georges Treillout, deux anciens appelés, M.Jacques Pradel, président de l'Anpnpa, de Robert Siméon président des appelés réfractaires pendant la Guerre d'Algérie et Djoudi Attoumi, l'auteur du livre. Les débats tournèrent autour du rôle de certains appelés qui ont sauvé des Algériens de la mort, de la torture, leur refus de faire cette guerre... Il était question aussi du rôle de certains pieds-noirs et leur engagement aux côtés des Algériens lors de la guerre d'indépendance, même dans les maquis. Une visite à Ifri, sur les lieux du congrès de la Soummam fut organisée à leur grande satisfaction. Ils découvraient pour la première fois ce haut lieu où les chefs des maquis se sont retrouvés pour fonder la charte de la Soummam qui a permis d'organiser, d'uniformiser et d'humaniser le combat des moudjahidine. Des moudjahidine se sont mêlés aux visiteurs pour des échanges et surtout pour répondre à leurs nombreuses questions. Le moment fort fut celui de la visite au cimetière des chouhada où Djoudi Attoumi prendra une nouvelle fois la parole devant les 600 tombes de martyrs, témoins de cette tragédie vécue par le peuple algérien. Il expliqua avec insistance tous les sacrifices consentis par eux et par le peuple, ainsi que le prix très cher payé pour cette indépendance. Pendant le recueillement, l'atmosphère chargée d'émotion a eu pour effet de faire couler des larmes chez quelques-unes des femmes présentes. C'est dans cette atmosphère chargée d'émotion que le groupe quitta Ighzer Amokrane, en promettant de revenir. Peu avant, les visiteurs nous exprimèrent leur satisfaction et leurs remerciements en nous promettant de revenir pour visiter ce pays qu'ils ont au coeur.