Yahia Guidoum et Abdelkader Bensalah La rupture entre les deux hommes comporte le risque d'une cassure définitive du groupe. A moins d'un mois de la tenue du conseil national du Rassemblement national démocratique, une crise éclate au sein du bureau politique provisoire. Selon une source très au fait de la situation prévalant à la maison RND, «une nouvelle rupture» s'est déclarée entre le Dr Yahia Guidoum, figure de proue du mouvement de redressement et le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Voilà «une quinzaine de jours», que le coordinateur des redresseurs a pris la décision de se retirer du bureau technique, affirme notre source. La dernière réunion ainsi que les deux précédentes «ont été boudées» par le chef de file des redresseurs, indique-t-on. M.Guidoum reproche à Bensalah «le blocage dans l'agenda tracé pour redresser». L'absence de parité dans l'affectation des tâches aux membres du bureau technique, une anomalie accentuée par la désignation de deux proches de Bensalah (Nouara Djaâfar et Nawel Ag Ayad) comme membres supplémentaires au sein de ce bureau, constitue également la pomme de discorde entre les deux hommes. La rupture opérée et déjà consommée par M.Guidoum vis-à-vis du bureau censé remettre sur les rails cette formation, comporte le risque d'une cassure définitive du groupe. L'actuelle direction nationale du RND se retrouve ainsi devant un écueil délicat, d'autant plus que le désaccord latent qui oppose le chef de file du mouvement de redressement, M.Yahia Guidoum, au secrétaire général par intérim M.Abdelkader Bensalah, risque de s'amplifier. Pour cause, les Hammi Laroussi, chargé des relations générales, Bekhti Belaïb s'occupant des questions économiques, Tayeb Zitouni, ex-P/APC d'Alger-Centre, actuellement de la jeunesse et du mouvement associatif «peuvent emboîter le pas» à M.Guidoum. Par sa démarche M.Bensalah n'a fait qu' «anesthésier» davantage les structures du parti, déplorent les membres du mouvement de sauvegarde du RND. Jusqu'ici, aucun indice probant ou positif n'est venu accréditer la volonté de remettre de l'ordre dans le parti, souligne-t-on. Bien au contraire, le statu quo est sciemment entretenu en faveur de ceux qui s'accrochent au retour de Ouyahia, déclare-t-on. Pour preuve, fait-on savoir, l'évaluation des coordinateurs de wilayas n'a pas connu de suite sur le terrain, alors que 99% d'entre eux sont des parlementaires, donc présentant des cas de cumul de fonctions. Plus d'une quinzaine de coordinateurs ont obtenu un résultat proche du zéro lors des compétitions électorales précédentes. Ces coordinateurs mènent une campagne acharnée en faveur du retour de Ahmed Ouyahia aux commandes du parti, affirme-t-on encore. Quant à M.Bensalah, qui «cultive de grandes ambitions», il n'en a cure de ce qui adviendra car il sera gagnant dans tous les cas de figure. Seuls l'adoucissement de son image politique personnelle et son positionnement le motivent, en s'intéressant qu'assez peu à la crise secouant le parti, commente-t-on encore. Pour rappel, tous les postes stratégiques sont confiés aux proches de Ouyahia. Les postes de l'organique et des élus nationaux ont été confiés à Abdelkader Malki et Mohamed Tahar Bouzeghoub. Par ailleurs, les crises du RND et du FLN traduisent le pourrissement du système politique en place, affirment les observateurs. Rien n'a bougé au RND. Il traverse une période de «stagnation des plus cruciales», selon une source proche du parti. Au sein du Mouvement pour la sauvegarde du RND, on n'est pas près de lâcher prise tandis que de l'autre côté, on ne veut pas céder quoi que ce soit. D'où la situation insurmontable du parti qui risque de demeurer sans issue.