Le bras de fer entre le mouvement pour la sauvegarde du RND, dirigé par Yahia Guidoum, et le secrétaire général par intérim du parti Abdelkader Bensalah prend une nouvelle tournure. Le premier menace de relancer le mouvement de contestation, si le second maintenait les coordinateurs nommés par Ahmed Ouyahia, le SG sortant. Une réunion de « dernière chance » aura lieu, dimanche ou lundi, entre les deux parties en vue de trouver une solution, confie à TSA une source proche des contestataires. « Nous allons écouter Bensalah. Ce sera la dernière fois qu'on le fera. S'il ne met pas fin aux mandats des coordinateurs nommés par Ouyahia, nous relancerons le mouvement de redressement », affirme cette source. Pour les redresseurs du RND, au moins quinze coordinateurs doivent céder leurs sièges. Les contestataires leur reprochent d'être « responsables autant qu'Ouyahia dans la crise qui secoue le parti », selon notre source. « Nous ne demandons pas le départ de tous les coordinateurs, mais certains d'entre eux ont fait beaucoup de mal au parti. Notre mouvement était dirigé aussi contre eux », précise un membre dirigeant du mouvement de contestation.Selon un membre du Bureau national, Abdelkader Bensalah, qui avait pris du recul avec le parti depuis une dizaine d'années, souhaite prendre plus de temps pour examiner soigneusement les dossiers des coordinateurs contestés. « Bensalah ne connaît pas ces coordinateurs. Il ne veut pas céder au chantage pour éviter de tomber dans le piège des règlements de comptes », confie notre source. Un argument qui ne semble pas pour le moment convaincre Yahia Guidoum. Ce dernier a intensifié ces derniers jours ses rencontres avec les contestataires. Il a aussi délégué des cadres du parti dans plusieurs régions du pays pour mobiliser la base. « Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout. Si M. Bensalah ne se sent pas en mesure de diriger cette phase sensible dans la vie du parti, qu'il cède sa place à quelqu'un d'autre », avertit un cadre redresseur. En fait, derrière ce différend, le véritable enjeu réside dans l'organisation du congrès dont la date n'est pas encore arrêtée. Les coordinateurs pèsent en effet lourdement dans le choix des délégués qui auront, à l'occasion des prochaines assises, le dernier mot dans l'élection du futur SG. Pour les redresseurs, « le maintien des coordinateurs contestés conduira inéluctablement vers l'élection d'un SG proche d'Ouyahia ».