Le président Perez se porte candidat aux élections du club Après le départ de son entraîneur, le Real Madrid devra se reconstruire. Et les travaux ne manquent pas. Voici les cinq qui occuperont l'après-Mourinho. Cette saison, le Real n'a remporté qu'un trophée: la Supercoupe d'Espagne. C'est maigre pour un club «au niveau d'exigence immense», élevé à «la culture de la gagne», selon les propres mots de Florentino Perez. Le successeur de José Mourinho devra effacer une saison quasi-blanche,ponctuée par une finale de Coupe du Roi perdue face à l'Altetico (1-2 a.p.). La reconquête passe d'abord par celle du trône d'Espagne. Le Real a perdu la couronne qu'il avait chipée au Barça. Il lui faudra la reprendre. Prouver que le règne catalan est bien terminé. Mais le plus grand défi madrilène se situe ailleurs. Plus haut. A plus grande échelle. Depuis 2002, la Decima - cette fameuse dixième Ligue des champions - hante le Real. Avec Mourinho, les Merengue «ont franchi une étape»: la barrière des huitièmes de finale. Aujourd'hui, ça ne suffit plus. De ce point de vue, José Mourinho laisse derrière lui un champ de ruines. La gestion du cas Iker Casillas, relégué sur le banc au profit de Diego Lopez, a fait des dégâts. Elle a engendré une scission au sein même du vestiaire madrilène. Le successeur de Mourinho devra y mettre un terme. Il devra aussi imposer son autorité et son pouvoir, que The Special One avait perdus au gré de conflits ouverts avec certains cadres. A trop avoir «essayé de ne pas perturber le coach et les joueurs», Florentino Perez admet à demi-mots sa part de responsabilités. Mais le président du Real, qui briguera un nouveau mandat le 16 juin, dit aussi ceci: «Les décisions techniques des entraîneurs, il faut les respecter». Un slogan aux allures de promesse électorale. Par ses accrochages répétés avec les arbitres, ses dérapages verbaux et son attitude arrogante, José Mourinho a écorné l'image du Real. Il s'est aussi attiré les foudres de Bernabeu. Redorer le blason de l'institution madrilène et reconquérir les Socios: tel sera l'un des chantiers prioritaires du nouvel entraîneur. Sur cet aspect, Zinédine Zidane a la tête de l'emploi. Il est, selon Florentino Perez, «resté dans le coeur de tous les Madridistes, non seulement pour le joueur qu'il était, mais aussi pour ses valeurs». Florentino Perez en a fait sa promesse de campagne: il faut conserver Cristiano Ronaldo. L'attaquant portugais est indispensable au Real. Son contrat court jusqu'en 2015. La priorité présidentielle est de le prolonger. Le nouveau coach merengue devra rebâtir autour d'une colonne vertébrale, qu'on imagine articulée autour de Sergio Ramos, Xabi Alonso et Mesut Özil. Il faudra aussi repenser l'organisation de jeu. Ou du moins, offrir une alternative au 4-2-3-1, devenu par moments trop prévisible. On appelle ça du pragmatisme. Carlo Ancelotti en a fait preuve sur le banc parisien, en rangeant son sapin de Noël au placard. Si l'Italien débarque à Madrid, l'hypothèse de voir le Real passer en 4-4-2 n'est pas à exclure. Ce sera l'un des enjeux majeurs pour tous les clubs européens: maîtriser ses dépenses, pour rentrer dans le cadre du Fair-play financier. Le challenge madrilène est de taille. Il lui faudra recruter pour combler de probables départs (Carvalho? Khedira? Higuain?). Si possible, recruter des stars. Le public de Bernabeu est habitué au clinquant. Mais le clinquant coûte cher. Et le Real devra tôt ou tard maîtriser ses dépenses pour combler sa dette. Vaste chantier. Et casse-tête en perspective.