Le MDN ne rate plus une occasion pour dévoiler au grand public son «option pour le futur». Aujourd'hui sera pour le ministère de la Défense une nouvelle occasion de fêter ses forces militaires et de dévoiler au grand public son «option pour le futur». Onze ans après la naissance du 4e escadre d'appui et de pénétration des forces aériennes de Laghouat, le MDN invite la presse à voir les capacités militaires et opérationnelles de ce fleuron de l'aviation militaire. Cependant, et au-delà de cette simple commémoration, c'est toute la volonté de l'armée de s'inscrire dans de «nouvelles formules internationales» qui se manifeste. Depuis deux ans déjà, un large plan de communication a été réalisé, et aussitôt après, toutes les casernes militaires - hormis celles relevant des «unités spéciales» - sont ouvertes au public, par le biais des médias. Les exercices navals opérés en Méditerranée, les journées «portes ouvertes» initiées aux bases militaires de Tamenfoust, l'Enita, Boufarik, Laghouat, Tafraoui, et même la jadis très secrète base militaire de Biskra - école d'application des parachutistes commandos - ont été autant d'occasions où l'armée a voulu donner la pleine mesure de ses dispositions actuelles et à venir. Les deux traités qui ressortent clairement des objectifs de l'état-major de l'armée sont, d'un côté, la volonté de constituer une force militaire opérationnelle solide et structurée, et d'un autre côté, se doter de moyens pour devenir une force à laquelle seront dévolues des missions humanitaires, d'aide, de soutien et de transport en période de grande crise ou de calamité. Ce double objectif s'inscrit lui-même dans une logique peu à peu affichée par l'état-major de l'armée de jouer un rôle dans des missions militaires régionales sous l'égide de l'ONU ou de l'Otan. Ces choix ont aussi leur traduction politique sur le plan interne et qui est celui de la professionnalisation de l'armée algérienne et son retrait progressif de la vie politique du pays pour se consacrer à ses missions et prérogatives constitutionnelles. En fait, voilà ce qui doit être le grand débat de demain : comment faire pour constituer une société civile assez conséquente et influente, sur tous les plans, pour mener le pays, à moindre coût et à moindres risques, vers la démocratisation complète de ses institutions, et comment accompagner l'armée vers le retour dans ses casernes. L'une de ces deux voies ne peut se faire sans l'autre, et pour l'instant, on en est encore au stade de la réflexion politique balbutiante et qui en appelle à l'intervention des militaires à chaque nouvel écueil.