La photo de famille C'est dans une ambiance très familiale et pleine d'émotion que s'est déroulé samedi et vendredi derniers un tournoi de football, organisé par l'association «Agdud N Timri Musa», au niveau du stade communal de Bir Mourad Raïs. Cette initiative louable de cette association avait comme principal objectif de renouer les liens familiaux et fraternels entre anciens habitants des villages de la Commune de Beni K'sila de la wilaya de Béjaïa. Certains se demanderont pourquoi avoir organisé ce tournoi sportif au niveau de la capitale, au lieu de le tenir dans son chef-lieu! La réponse est toute simple. C'est malheureusement dû au fait que cette commune béjaouie manque essentiellement d'infrastructures sportives permettant de rassembler les habitants des 11 villages voisins et donc de créer ce lien amical entre eux. Ainsi, lors de ce tournoi, quatre villages ont répondu présents pour célébrer cette manifestation sportive à Bir Mourad Raïs, par le biais de leurs associations, en l'occurrence Timri-Moussa, Athrouche, Ighil-Khlil et Timesiest. Les matchs de ce tournoi, d'ordre amical et convivial, ont donné lieu à une belle finale entre l'équipe de Timri Moussa face à celle de Athrouche. Cette dernière s'est imposée dans la joie sur le score de 2-1 dans l'après-midi du samedi. Alors que le résultat de ce tournoi importe peu, les anciens habitants des villages avoisinants la commune de Beni K'sila, venus de Béjaïa spécialement pour cette fête, se sont joints à cette manifestation sportive en présence des présidents de ces associations. De l'avis de ces derniers, cette initiative très honorable vise principalement à rapprocher les villageois de Timri Moussa et ses environs, isolés et dévastés au fil des années, en tentant de redonner vie à ces villages qui ont contribué à l'histoire de la révolution algérienne jusqu'à l'indépendance du pays. L'association «Agdud N Timri Musa» n'est pas à sa première manifestation organisée, puisque d'autres événements sportifs et culturels ont été célébrés au niveau de Beni K'sila comme ce fut le cas lors de la journée du 20 avril, le 8 Mai 45 et bien sur le 5 juillet, jour de l'indépendance, bien évidemment en étroite collaboration avec les huit associations qui sont en activité au niveau de cette commune béjaouie ainsi qu'une association féminine socioculturelle qui vient de voir le jour. L'autre but de cette initiative sportive, par sa médiatisation, été surtout de captiver l'attention des responsables des autorités locales au niveau de Béjaïa et même d'Alger afin de sortir de l'ombre ces villages oubliés et surtout de leur venir en aide pour redonner vie à ces coins isolés de la Kabylie. La sensibilisation visée par cette association a eu son répondant vis-à-vis du président de l'APC de Beni K'sila ainsi que le wali de Béjaïa qui ont promis d'aider ces associations pour la reconstructions de ces villages à commencer par le dégagement des routes menant vers ces villages et permettre à leurs anciens habitants de revenir à leurs racines. Ainsi, une fiche technique a été établie pour, nous dit-on, la réalisation de la route, une piste impraticable à l'heure actuelle, et qui relie la RN12 à la RN24, d'une longueur de 30 km. Une route qui reliera Timri Moussa à l'Algérie, à la vie, à la modernité. Pour l'histoire, ce village de Timri Moussa fut évacué et détruit par l'armée coloniale en 1956, fief du colonel Amirouche et de nombreux martyrs. Certains villageois y retournèrent après 1962. La tragédie nationale finit par venir à bout des irréductibles. Depuis, tout est en ruine, ni maison, ni fontaine, rien, c'est la désolation. Ainsi, les enfants de tadart Timri Moussa, regroupés au sein de l'association «Agdud N Timri Musa», ne cessent de frapper aux portes des autorités de ce pays afin de leur permettre de retourner sur la terre de leurs ancêtres, en inscrivant la construction et le bitumage de la route citée plus haut, et l'électrification de la région dans les programmes de développement local comme cela se fait dans d'autres régions du pays.