Le bras de fer qui dure depuis presque deux ans, entre les villageois de Bir Seddik de la commune de Ouled Sidi Brahim, et le wali de M'sila ne semble pas s'atténuer et chacun campe sur sa position. Les villageois de Bir Seddik, redoutant les effets de la pollution sur leur activité agropastorale et sur leur santé, rejettent l'implantation d'une station de concassage sur le territoire de leur village, et le wali de M'sila qui, pour des raisons purement économiques et rejetant leur argumentaire, tient coûte que coûte au lancement de l'exploitation du gisement de calcaire que devrait entreprendre une filiale de l'Ercc. Les habitants de Bir Seddik, convaincus des conséquences néfastes de la mise en exploitation d'un gisement de calcaire sur 780 hectares de leur village, réitèrent leur refus à l'implantation de cette station et considèrent que les dernières déclarations de M. Menaâ, wali de M'sila, sont une manœuvre en plus pour saborder leur position. En effet, M. Menaâ, a-t-on rapporté, avait déclaré à la presse, le 3 mai dernier, « que toutes les procédures ont été respectées et l'ouverture de l'enquête publique sur le lancement ou non de cette station de concassage n'a relevé aucune opposition. » Cette assertion du wali a totalement consterné les villageois qui ne savent plus à quel saint se vouer pour résoudre une situation simple, mais devenue complexe par la position des autorités de la wilaya dans cette affaire qui dure depuis presque deux ans. Pourtant, les villageois et les différentes associations villageoises et de wilaya avaient apposé sur le registre ouvert pour la circonstance leur refus de l'implantation de ce projet sur le territoire de Bir Seddik. « Puisqu'on ne figure pas sur le registre évoqué par le wali, cela voudrait-il dire qu'il existe un autre registre ? », s'est-on interrogé dans le rapport de l'association de wilaya de développement de l'agriculture, de l'habitat rural et l'environnement. Y-a-t-il eu destruction du registre relatif à l'enquête publique ouvert le 3 février 2007 et fermé le 19 mars 2007 au niveau de la commune d'Ouled Sidi Brahim ? Sinon, où ont été consignées les oppositions de plus de 200 villageois et différentes associations ? Sur quels éléments le wali de M'sila s'est-il basé pour dire qu'aucune opposition n'a été enregistrée ? Rappelons que plus de 700 villageois de Bir Seddik revendiquent, depuis presque deux ans, le droit de vivre sur leur territoire, selon leur mode de vie ancestrale, et endurent le black-out des autorités de la wilaya qui font l'impasse sur leur opposition au projet. Outre l'étude, recommandée par les villageois sur l'impact du projet de la carrière d'agrégat sur la région de Bir Seddik, qui a relevé trois critères d'exclusion de rejet du projet : historique et archéologique du site, socio- économique et de santé sur la population, l'association de la protection de l'environnement naturel et urbain de Bou Saâda exhorte la ministre de la Culture de diligenter une commission d'enquête ministérielle au lieudit mont Safha dans la localité de Bir Seddik pour mesurer les risques qu'encourt le site si la mise en exploitation de la carrière est maintenue, ce qui entraînera non seulement la disparition des vestiges historiques et archéologiques de la région, mais également la mise en danger de toute vie dans toute la zone la plus exposée de cette commune de Ouled Sidi Brahim.