Premier chef d'Etat français (et européen) à se rendre à un sommet de l'Union africaine, François Hollande imprime un tournant dans les relations de son pays avec l'ensemble des pays africains. Pas seulement les pays francophones. Fini le tutorat de la «Françafrique». Fini le paternalisme de «l'ancienne puissance colonisatrice». Hollande, fidèle à ses promesses de campagne, établit de nouveaux rapports avec les Africains. On connaissait sa position sur les méfaits de la colonisation. On sait aussi qu'il n'admet qu'une seule race, la race humaine et que l'Afrique est «le berceau de l'humanité». Une époque s'en va, une autre arrive. Aujourd'hui, «il y a la France et il y a l'Afrique. Il y a le partenariat entre la France et l'Afrique, avec des relations fondées sur le respect, sur la clarté et la solidarité»» avait-il déjà déclaré, en octobre de l'année dernière, devant l'Assemblée nationale sénégalaise. Il va plus loin lorsqu'il déclare, dans ce même discours, «les émissaires, les intermédiaires, les officines trouvent désormais porte close à la présidence de la République française comme dans tous ses ministères». Fini, donc l'Afrique de Jacques Foccart, de Jean-Christophe Mitterrand et de Claude Guéant. Depuis son arrivée au pouvoir, François Hollande n'arrête pas de surprendre. Il démontre de plus en plus ses grandes capacités de chef d'Etat. De grand chef militaire. C'est au Mali qu'il a démontré cette face cachée qu'on ne lui connaissait pas. Il en a recueilli, auprès des Africains, un capital de respect et d'efficacité qu'il s'attelle, maintenant, à fructifier. Il est convaincu que l'Afrique «est une terre d'avenir pour l'économie mondiale...c'est vers cette Afrique de demain que je suis tourné» avait-il ajouté, toujours dans son discours de Dakar. Et de dévoiler un peu plus sa pensée en déclarant «le devoir d'un pays comme le mien, c'est de vous accompagner dans les domaines d'avenir, pas simplement les ressources naturelles mais aussi l'agroalimentaire, les télécommunications, les services». Assurément, Hollande voit loin. Il est convaincu que l'Afrique constitue une des clés du redressement économique de son pays tout en contribuant au développement de l'Afrique. Que les deux actions doivent aller de pair. Les efforts de François Hollande dans ce sens ont déjà donné leurs premiers fruits. La conférence des pays donateurs du Mali, qui s'est tenue le 15 mai dernier, a mobilisé la rondelette somme de 3,5 milliards d'euros pour la reconstruction de ce pays. Il ne faut pas une boule de cristal pour voir et comprendre que c'est la France qui sera le premier «conducteur des travaux». Une belle opportunité pour l'économie française qui se refait une santé. Et ce n'est qu'un début car Hollande voit grand. Il compte faire participer la France au développement de tout le continent africain. Sachant qu'il ne peut être question de développement sans la paix et la sécurité, le président français s'emploie à réunir ces conditions. Ses troupes après avoir aidé le Mali ont prêté main forte au Niger. De toute façon, l'armée française restera présente dans la région du Sahel. Pas seulement puisqu'au cours de son séjour à Addis-Abeba, François Hollande, a invité les chefs d'Etat africains à un sommet sur «la paix et la sécurité» en Afrique qui devrait se tenir à Paris les 5 et 6 décembre prochain. François Hollande incarne cette France dont nous attendions le retour depuis 50 ans. Celle qui s'était exprimée par référendum le 8 Avril 1962 à 90, 80% contre la colonisation. Sous la présidence Hollande, cette France renaît et retrouvera, avec lui, le chemin de la prospérité. Pour preuve, sa présence au sommet de l'UA. Un véritable exploit!