Le siège de l'Opep Le bond impressionnant que doit connaître l'offre mondiale d'or noir grâce à la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis, selon l'AIE, menace de faire dégringoler les prix du Brent. Les pays membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole devraient cependant maintenir le niveau de leur production inchangé malgré les secousses que connaît le marché. Les débats doivent donc inévitablement se concentrer sur cette nouvelle donne, qui d'après certains spécialistes, doit bouleverser la hiérarchie mondiale des pays producteurs de pétrole: l'exploitation du pétrole de schiste aux USA. «La production de pétrole de schiste aux Etats-Unis va permettre de satisfaire l'essentiel de la hausse de la demande mondiale au cours des cinq prochaines années, ce qui ne laissera que peu de marge de manoeuvre à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», avait estimé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport semestriel publié le 14 mai 2013. Les pays membres de l'Opep sont avertis. La nécessité d'une nouvelle stratégie s'impose pour faire face au bond impressionnant que doit connaître l'offre mondiale d'or noir grâce à la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis (selon l'AIE) qui menace de faire dégringoler les prix du Brent. L'Organisation peut-elle être déstabilisée? «L'augmentation de la production pétrolière américaine est en train de réécrire le modèle de commerce mondial du pétrole et d'approfondir les divergences existantes au sein de l'Opep, ce qui limite la capacité de cette organisation à élaborer des réponses collectives dont celle d'une possible réduction de la production», a estimé le Wall Street Journal dans son édition du 27 mai. La prochaine réunion ministérielle de l'Opep, qui va se tenir vendredi prochain à Vienne en Autriche «marquera la première étape d'un débat épineux sur l'impact du pétrole de schiste, qui montre déjà des signes de divisions au sein du groupe», ajoute le très influent quotidien d'affaires américain qui note que: «Tandis que l'Arabie Saoudite minimise la menace, le Nigeria juge que le pétrole de schiste américain constitue une grave préoccupation». Les exportations pétrolières du Nigeria, de l'Algérie et de l'Angola vers les Etats-Unis ont connu une forte chute durant ces dernières années, indique le quotidien économique et financier US le plus vendu dans le monde. «Cette disparité tend à approfondir les luttes de pouvoir qui ont dominé l'Opep au cours des dernières années. L'Iran, le Venezuela et l'Algérie qui ont besoin de prix élevés du pétrole pour couvrir les dépenses intérieures et de compenser la baisse de production, se sont régulièrement affrontés aux pays du Golfe menés par l'Arabie Saoudite qui, eux, ont la force financière pour résister à la baisse des prix» souligne le Wall Street Journal. Des dissensions de bonne guerre. Côté algérien, l'on ne cède pas à l'affolement. «Le recul de la demande de brut par les grands pays industriels avait été contrebalancé par la hausse de la consommation des pays émergents, notamment la Chine, l'Inde et le Brésil», a expliqué le ministre de l'Energie. Youcef Yousfi. Malgré une baisse avérée des exportations, la balance commerciale demeure excédentaire grâce à des prix du baril qui sont restés à un niveau jugé satisfaisant. Le baril de Brent de la mer du Nord valait, hier en cours d'échanges, 103,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres tandis que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) se négociait à 94,35 dollars. A son arrivée, mardi, dans la capitale autrichienne le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a déclaré que le marché était bien approvisionné et évoluait dans un environnement idéal. Jusqu'à quand? Nous en saurons un peu plus dans un avenir très proche.