Les redresseurs ruent dans les brancards Les redresseurs s'apprêtent à diffuser un communiqué portant retrait de confiance à Abdelkader Bensalah. Le bureau technique du RND a arrêté son agenda relatif à l'élection de la composante de la commission de préparation de son 4e congrès. Il sera procédé à compter d'hier et au plus tard le 15 juin, à l'élection parmi les membres du conseil national, des représentants de chaque wilaya dans cette commission, selon le communiqué dudit parti. Le bureau provisoire a enjoint aux structures locales de prendre en compte la représentation de la femme et des jeunes, est-il écrit sur le même document. La commission de préparation du congrès sera installée officiellement lors de la session extraordinaire du conseil national prévu le 20 juin prochain. Cela intervient alors que la rupture entre le Dr Yahia Guidoum, figure de proue du mouvement de redressement et le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, est déjà consommée. Bensalah, qui s'est mis à dos les «anti-Ouyahia» ou les partisans du mouvement de sauvegarde du RND, pourra-t-il se permettre une rupture totale avec ce mouvement? Les redresseurs menacent d'ores et déjà de faire subir à Bensalah le sort de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ces derniers s'apprêtent à rendre public un communiqué portant rupture définitive avec l'autre aile du parti et éventuellement retrait de confiance à Abdelkader Bensalah, indique une source proche de l'aile Guidoum. L'opération d'élection de trois représentants de chaque wilaya au niveau de cette commission, lancée hier, est contraire aux dispositions du règlement intérieur, affirme-t-on. l'article 35 de ce règlement stipule que les membres de la commission de préparation du congrès sont élus au cours des travaux de la session du conseil national. Cette anticipation sur les événements dans la démarche de Bensalah cache mal son parti pris, estiment-ils. En tout état de cause, «cette procédure est rejetée dans la forme et dans le fond» par les redresseurs. Les élections entamées depuis hier, ne se dérouleront pas sans coup férir, commente-t-on. Du rififi est déjà constaté à Skikda, Djelfa, Béjaïa et Blida ainsi que d'autres wilaya, indique-t-on. Des oppositions sont déjà affichées. A titre d'exemple, notre source cite le cas de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, où trois sur cinq membres du conseil national, à savoir Boubekeur Benbouzid, Abdeslam Bouchouareb et Belkacem Mellah, seraient sur le point de boycotter ces opérations, cela même si les personnes en question ne l'ont pas officiellement confirmé. Pour rappel, les partisans du mouvement de sauvegarde du RND ont laissé des plumes lors de leur bref passage au bureau, technique. Ils s'agit notamment de Hammi Laroussi, chargé des relations générales, Bekhti Belaïb s'occupant des questions économiques, Tayeb Zitouni, ex-P/APC d'Alger-Centre, actuellement de la jeunesse et du mouvement associatif, qui sont comptés sur le mouvement de redressement. Ces derniers n'ont pas emboîté le pas à leur coordinateur qui a claqué la porte. Mais, pour autant, le groupe des redresseurs ne démord pas. Ils exigent de la parité dans l'affectation des tâches aux membres du bureau technique, une anomalie accentuée par la désignation de deux proches de Bensalah (Nouara Djaâfar et Nawel Ag Ayad) comme membres supplémentaires au sein de ce bureau, ce qui constitue également la pomme de discorde entre les deux ailes. En outre la revendication principale est liée à la mise à l'écart de 15 coordinateurs de wilaya qui cumulent plusieurs fonctions à la fois et ayant obtenu des résultats médiocres lors des dernières élections. Ils sont d'Alger, Oran, Constantine, Skikda, Mila, Tissemsilt, Mostaganem, Guelma, Relizane, Tlemcen, Tiaret, Chlef, Batna, El Bayadh, El Oued. Enfin, la rupture opérée et déjà consommée par M.Guidoum vis-à-vis du bureau, est censée remettre sur les rails cette formation.