Le Premier ministre a us� d�une �trange m�taphore pour d�mentir les r�centes rumeurs sur son d�part du gouvernement. A en croire Ahmed Ouyahia, la presse, qui a rapport� l�information, ne fait �pas la diff�rence entre les lentilles et les haricots�. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Interrog�, hier, sur les r�centes rumeurs qui le donnaient partant, le Premier ministre a r�pondu d�une bien �trange fa�on. �Vous (les m�dias) ne faites pas la diff�rence entre les lentilles et les haricots�, a lanc� Ouyahia aux journalistes charg�s de couvrir la c�r�monie de cl�ture de la session d�automne du Conseil de la nation. Le chef de l�ex�cutif n�en dira pas plus. Que peuvent bien signifier de tels propos ? A premi�re vue, rien. Le Premier ministre, qui est cens� �tre un personnage politique de premier plan, voulait-il faire passer un message � la soci�t� par presse interpos�e ? Si c�est le cas, pourquoi Ouyahia n�utilise pas des termes clairs et compr�hensibles par tous ? A moins que le Premier ministre ne soit confront� � de r�els probl�mes de communication qui l�obligent � s�exprimer par m�taphores. Mis � part le pr�sident de la R�publique, qui a le pouvoir de lui imposer un tel black-out ? Il est important de rappeler que c�est la premi�re sortie publique d�Ouyahia depuis le 23 d�cembre, date � laquelle il avait pr�sent� la d�claration de politique g�n�rale du gouvernement devant les s�nateurs. Le Premier ministre est rest� en retrait durant les violentes �meutes qui ont �clat� au d�but du mois de janvier. Une situation plut�t curieuse puisqu�en sa qualit� de �coordinateur de l�action gouvernementale �, la logique aurait voulu qu�il s�adresse directement � la soci�t�. Il n�en fut rien. C�est Mustapha Benbada et Daho Ould- Kablia, respectivement ministre du Commerce et ministre de l�Int�rieur, qui ont jou�, tout � tour, au porte-parole du gouvernement. L�un pour annoncer la baisse des prix de l�huile et du sucre � qui ont �t� �lev�s en quelques heures au rang de produits de premi�res n�cessit� � et le second pour rappeler que l�Etat ne comptait faire aucune concession � ceux qui appellent au changement d�mocratique. Entre-temps, la rumeur sur le d�part d�Ahmed Ouyahia et son �ventuel remplacement par Youssef Yousfi, Abdelmalek Sellal et m�me Ch�rif Rahmani n�a cess� d�enfler. Une rumeur qui a pris de telles proportions que certains m�dias ont jug� utile de reprendre. Bien s�r, aucun responsable n�a pris le soin de d�mentir ces informations. Jusqu�� ce qu�Ahmed Ouyahia mette un terme, hier, � son mutisme. Mais sa petite phrase, qui doit �tre consid�r�e comme une �ni�me critique envers les repr�sentants de la presse, cache mal le malaise qui, depuis plusieurs semaines, couve au plus haut niveau de l�Etat. Et ce n�est pas en usant de jeux de mots et de calembours que les citoyens alg�riens seront rassur�s. Une question importante reste encore en suspens : Ahmed Ouyahia est-il � classer dans le camp des �lentilles� ou dans celui des �haricots �?