L'officialisation de la langue amazighe ne fera que renforcer la stabilité et l'unité du peuple algérien. Revenant du Canada, où il a animé un gala grandiose à Montréal plus exactement, l'artiste Farid Ferragui, qui n'est plus à présenter, est invité pour le parrainage d'un important événement culturel dans les prochains jours, en hommage au défunt cinéaste Abderrahmane Bouguermouh à Timzrit, dans la wilaya de Béjaïa. «Effectivement, je viens de revenir du Canada où j'ai eu droit à un important accueil chaleureux de nos compatriotes. Je tiens à souligner que la communauté algérienne, notamment les Kabyles, tiennent aux origines de manière incontestable», a affirmé Farid Ferragui, lors de sa rencontre à Alger. Très touché par l'accueil du public et des organisateurs, l'artiste n'a pas oublié de remercier deux associations, à savoir Thirgwa et Ines qui font un travail remarquable en matière de promotion et de l'enseignement de la langue amazighe au Canada. Par ailleurs, Farid Ferragui sera au Canada le 12 juin afin d'assister à un hommage à la mémoire du défunt chanteur engagé Matoub Lounès, qui continue de réveiller l'intelligence des Algériens, a révélé Farid Ferragui. «Même si je suis un peu fatigué par le voyage, mais par respect à sa mémoire, je dois renouveler mon voyage au Canada, en reconnaissance du combat pacifique et artistique mené par le défunt Lounès Matoub», a-t-il souligné. Répondant au sujet de l'évolution de la langue et de la culture amazighes, cet artiste de renommée n'a pas hésité à rejeter la balle au pouvoir en place, afin d'inscrire la langue et l'identité amazighes, en tant qu'élément de l'unité nationale, de stabilité et de développement du pays sur tous les plans. «Ceux qui avancent des slogans contraires à l'exigence du temps et du peuple, se trompent sur leur propre pays», a-t-il indiqué. Il a ajouté que «les ennemis internes et externes existent et profitent toujours des brèches politiques ou économiques dans tous les pays du monde, afin de semer la haine et la discorde entre les peuples, comme ils l'ont déjà fait depuis l'indépendance du pays». Insistant de manière solennelle sur l'importance de l'introduction de tamazight dans la prochaine constitution, Farid Ferragui dira que la constitutionnalisation de tamazight permet de barrer la route aux ennemis du pays qui ne cherchent qu'à protéger leurs intérêts personnels aux dépens de l'Algérie. «Tant que la langue amazighe n'est pas officialisée, on sera toujours confronté à des obstacles qui nous empêcheront d'une manière ou d'une autre d'avancer effectivement vers l'Etat-nation et il y va de l'intérêt du pays avant tout», a fait connaître cet artiste dans un esprit rationnel, avant d'argumenter par des expériences réelles qui ont été vécues à travers le monde «il n'y a aucun pays dans le monde qui avance dans l'exclusion d'une partie du peuple. C'est impossible», dit-il tout en insistant et en appelant les consciences des différents responsables qui gouvernent, de réfléchir et d'officialiser la langue amazighe, il y va de l'intérêt du pays, afin d'aller de l'avant et résoudre les questions fondamentales qui font obstacle au développement et à la stabilité du pays et des Algériens où qu'ils soient dans le monde. Copiant le système jacobin français qui a fait le malheur de l'Algérie, cinquante ans après l'indépendance nationale, on continue de parler des sujets qui ne devraient pas avoir lieu après un demi siècle de marginalisation et de l'exclusion d'une partie du peuple, selon notre interlocuteur qui a appelé à la prise de conscience de l'évolution des situations dans les quatre coins de la planète. «Dieu merci, nous avons une grande chance d'avoir un peuple amazighe pacifiste en Algérie. Les responsables doivent saisir l'occasion pour couper l'herbe sous les pieds de tous ceux qui veulent instrumentaliser le peuple amazighe à des fins politiques, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur qui exploitent les failles, afin de semer la division et la haine entre les peuples», a rappelé Farid Ferragui, qui n'a pas mâché ses mots dans toutes les questions qui concernent la stabilité et l'avenir du pays. Evoquant la problématique de l'édition et de la contrefaçon en Algérie, l'artiste regrette l'absence de professionnel dans ce domaine. «En ce qui me concerne, je n'ai pas de problème avec des éditeurs chez nous. Mais, souvent, ce sont des gens qui ont un peu d'argent et qui n'ont aucune formation dans le domaine qui se lancent dans l'édition. Donc, il ne faut pas attendre grand chose en matière de qualité et de professionnalisme», selon Farid Ferragui qui a appelé au renforcement du contrôle et des lois contre la contrefaçon qui tue la création artistique et intellectuelle de manière générale. Au sujet des nombreuses sollicitations qui lui ont été proposées pour jouer des rôles en tant que tel dans le domaine du cinéma, Farid Ferragui répond avec modestie: «c'est vrai que c'est un rêve qui date depuis l'âge de 20 ans. Mais j'avoue que je n'ai pas suivi de formation dans le domaine du cinéma. Donc, je dois réfléchir à ces propositions et voir, surtout, si je suis à la hauteur de l'exigence du septième art, ou pas», fera t-il savoir.