Une visite prévue cette semaine au Proche-Orient du secrétaire d'Etat américain John Kerry a été reportée, a-t-on appris hier de sources concordantes. Un responsable du département d'Etat a fini par confirmer les rumeurs qui circulaient depuis dimanche selon lesquelles M.Kerry a dû repousser son départ hier de Washington pour Jérusalem, puis la Cisjordanie et la Jordanie. Le chef de la diplomatie américaine doit participer à des réunions dans la capitale fédérale cette semaine, a expliqué le responsable. Auparavant, le quotidien israélien, proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, rapportait que M.Kerry avait différé sa visite «pour donner davantage de temps» au président palestinien Mahmoud Abbas pour renoncer à son exigence d'un gel de la colonisation. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki avait affirmé le 3 juin que le chef de la diplomatie américaine serait «de retour dans la région les 13,14 et 15 du mois». En outre, une rencontre aujourd'hui avec M.Kerry figurait auparavant au programme prévisionnel du président israélien Shimon Peres, qui n'en faisait plus mention hier. Le département d'Etat américain n'avait jamais annoncé cette visite au Proche-Orient, se contentant de répéter que le secrétaire d'Etat retournerait dans la région pour la cinquième fois depuis son entrée en fonctions au moment où il le jugerait utile pour favoriser la reprise de négociations de paix. «Si Kerry veut influer sur ce qu'il se passe sur le terrain, il doit tenir tête à Israël. Jusqu'à présent il n'y a pas de volonté politique d'empêcher Israël de poursuivre ses actions» de colonisation, a estimé Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). «Si l'on poursuit dans cette voie consistant à exiger davantage de concessions des Palestiniens et des Arabes, tout en faisant des cadeaux à Israël, Kerry échouera comme cela est toujours arrivé», a-t-elle déclaré à la radio Voix de la Palestine. La direction palestinienne exige pour reprendre les négociations de paix un gel total de la colonisation israélienne et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions. Le Premier ministre israélien appelle de son côté à des négociations immédiates sans «conditions préalables», en allusion à ces revendications qu'il récuse.