Le Japon et les Etats-Unis ont démarré hier des exercices militaires qui simulent la reconquête d'îles lointaines, un entraînement qui intervient alors que Pékin et Tokyo sont précisément à couteaux tirés à propos de quelques îles en mer de Chine orientale. Le ministre japonais de la défense, Itsunori Onodera, a précisé que ces exercices, qui se déroulent en Californie, ne visent pas la Chine et ont pour but de tester l'efficacité de la coopération militaire américano-japonaise. Des forces terrestres, navales et aériennes nippones, au total un millier d'hommes, participent à ces manoeuvres multinationales jusqu'au 26 juin en compagnie de forces américaines, canadiennes et néo-zélandaises notamment. En octobre dernier, le Japon et les Etats-unis avaient renoncé à simuler un débarquement sur une «île occupée par une puissance ennemie» pour apparemment ne pas heurter la Chine, selon des médias japonais. La tension était alors très vive entre Pékin et Tokyo à propos d'un petit archipel en mer de Chine orientale, les Senkaku, administré par le Japon mais que Pékin revendique avec force sous le nom de Diaoyu. La crise était montée d'un cran en septembre lorsque l'Etat japonais avait acheté trois des cinq îles de l'archipel inhabité à leur propriétaire privé nippon. Depuis lors, la Chine envoie régulièrement des navires, mais aussi ponctuellement des avions, dans cette zone. Ils y restent habituellement quelques heures avant de repartir. Fin avril dernier, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, avait averti que le Japon ne tolèrerait aucun débarquement chinois sur les îles Senkaku. «Il serait normal que nous les repoussions par la force si d'aventure ils débarquaient», avait-il répondu à un parlementaire qui l'interrogeait sur cette hypothèse. Les Etats-Unis se sont bien gardés de prendre parti sur le fond de cette querelle territoriale, mais ont tout de même fait savoir qu'ils se rangeaient plutôt au côté du Japon. «Les Etats-Unis n'ont pas de position sur la souveraineté ultime de ces îles, mais nous reconnaissons qu'elles sont administrées par le Japon et qu'elles sont couvertes par nos obligations découlant du traité de sécurité ́ ́ entre les deux pays, avait ainsi répété en avril dernier le secrétaire américain à la défense Chuck Hagel.