SNC Lavalin est soupçonné d'avoir versé des pots-de-vin Le plan d'urgence pour l'été 2013 prévoit une puissance additionnelle de 2.030 MW. Il y a comme une attitude d'empressement de...faire vite chez le P-DG de Sonelgaz, Nouredine Boutarfa. Ce dernier a révélé hier dans une conférence de presse que le groupe canadien SNC Lavalin, soupçonné d'avoir versé des pots-de-vin pour obtenir des marchés en Algérie, vient d'être radié par la Sonelgaz de tous ses projets en attendant les conclusions de l'enquête ouverte par le parquet d'Alger sur l'octroi du projet de la centrale électrique de Hadjret En Nouss à Cherchell (Tipasa). «SNC Lavalin est black-listé par mesure de sécurité en attendant de voir» les conclusions de l'enquête judiciaire sur le contrat de la centrale de Hadjret En Nouss, a déclaré M.Boutarfa. Mais qu'est-ce qui justifie ce subit désir de communication chez le P-DG de Sonelgaz connu pour être très peu prolixe surtout quand il s'agit des affaires de corruption. Et à plus forte rasions quand la justice algérienne attend les conclusions des commissions rogatoires internationales sur d'éventuelles implications de personnalités algériennes, selon le parquet d'Alger. SNC Lavalin est soupçonné d'avoir versé des pots-de-vin à un intermédiaire en échange de l'obtention du contrat de réalisation de cette centrale électrique. M.Boutarfa a tenu à préciser que son groupe, cité par la presse dans cette affaire de corruption, n'a rien signé avec SNC Lavalin investisseur pour qu'il soit pointé du doigt. Le seul contrat qu'a conclu Sonelgaz dans le cadre de ce projet est celui portant sur la conversion du gaz naturel en électricité. Ce contrat a été signé par Sonelgaz et SKH, la société détenant la centrale de Hadjret En Nouss. «Nous n'avons rien à avoir avec SNC Lavalin investisseur», a ajouté le dirigeant de Sonelgaz qui refuse que son groupe soit associé par méconnaissance à cette affaire. «A force de rendre les affaires ambiguës on ne sait pas de quoi on parle», a-t-il dit à ce propos. Le groupe Sonelgaz ne détient que 10% du capital de cette entreprise, selon les précisions du P-DG de Sonelgaz. C'est à ce titre que la Sonelgaz n'a pas procédé à une enquête en interne pour s'assurer de l'existence d'un intermédiaire dans la conclusion de ce contrat, puisqu'elle «n'a rien conclu avec le groupe canadien», a-t-il expliqué. M.Boutarfa a indiqué que son groupe a saisi SNC Lavalin sur ce point mais le groupe canadien a nié l'existence d'un tel intermédiaire. «Nous les avons saisis. Ils ont répondu: il n'y a pas eu d'intermédiation dans cette affaire. C'est leur déclaration», a-t-il affirmé. M.Boutarfa a également confirmé sa rencontre à Alger avec le P-DG de SNC Lavalin qui lui a confirmé avoir mené une enquête qui n'avait rien révélé. En avril dernier, la Banque mondiale avait radié la compagnie canadienne SNC Lavalin Inc et ses filiales, pour une période de 10 ans, de tous ses projets pour inconduite de cette entreprise dans le cadre d'un projet au Bangladesh. La durée de la sanction prise contre SNC Lavalin est la plus longue jamais prise par la Banque mondiale contre une firme impliquée dans des affaires de corruption. Par ailleurs, le P-DG de Sonelgaz, entouré des directeurs des sociétés-métiers de son groupe, a fait état entre autres, du plan d'urgence lancé pour faire face cet été aux divers dysfonctionnements de distribution d'énergie électrique qu'a connus l'été précédent tout le pays. Ainsi, a annoncé Boutarfa, c'est une puissance additionnelle et à récupérer s'élevant à 3.062 MW, dont 2.800 MW qui sera injectée dans le réseau interconnecté nord (RIN), et près de 262 MW pour les réseaux isolés du sud et le pôle d'Adrar dont la hausse dans la demande est estimée à 40% alors que le pôle In Salah- Adrar-Timimoun sera produit cet été. Sur le plan financier, Boutarfa n'a pas manqué de signaler que l'exercice 2012 a été clôturé avec «un déficit de trésorerie de 79 milliards/DA». Il a signalé à cette occasion la signature en 2012 d'un accord de coopération avec l'initiative DII (Desertec) et la constitution de l'association Med-TSO qui vise la concertation et le développement des synergies entre les gestionnaires des systèmes électriques méditerranéens..