Plusieurs milliers de partisans du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, se rassemblaient dimanche dans un parc d'Istanbul pour un grand meeting et soutenir leur leader en réponse au mouvement de contestation qui secoue le pays depuis plus de deux semaines, rapportent des médias. « Il faut briser les mains qui s'en prennent à la police », « le peuple est ici, où sont les vandales? », scandaient notamment les dizaines de milliers de manifestants qui soutiennent l'AKP, (Parti pour la justice et le développement), précisent les médias. « Nous allons à ce meeting pour montrer l'unité du pays. Vous verrez, nous serons un million et il n'y aura pas un seul incident. Là-bas (autour de la place Taksim), ils sont 5.000 et c'est la violence », a déclaré un manifestant. Ce rassemblement a lieu alors que la tension persistait dimanche à Istanbul et à Ankara au lendemain de l'évacuation par la police du parc Gezi où étaient regroupés des milliers de manifestants, et d'une nuit d'affrontements sporadiques entre policiers anti-émeute et jeunes protestataires. Au départ de la contestation le 31 mai, la police était intervenue pour disperser violemment des militants écologistes qui protestaient contre la destruction annoncée du parc Gezi et de ses 600 platanes. La colère provoquée par cette opération a suscité la plus vaste fronde contre le gouvernement d'Erdogan depuis son arrivée en pouvoir en 2002. Dans les grandes villes du pays, des dizaines de milliers de manifestants ont exigé la démission du Premier ministre. Le collectif « Solidarité Taksim », qui chapeaute l'organisation de la contestation visant le Premier ministre turc, a dénoncé dimanche des violences policières lors de l'assaut contre le parc Gezi d'Istanbul. « Cette attaque brutale conduite par la police doit s'arrêter. C'est le parti politique au pouvoir qui sera responsable des événements d'aujourd'hui et de demain », écrit le collectif dans un communiqué.