Les discussions menées par les pays occidentaux, notamment à Washington, Londres et Paris, pour armer les rebelles en Syrie sont un «appel au meurtre», a estimé lundi le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad «C'est le principe de ceux qui veulent la poursuite des tueries en Syrie», a déclaré M.Meqdad, interrogé par le quotidien al-Watan sur des propos de ministres occidentaux évoquant un «rééquilibrage» des forces en faveur des insurgés qui ont perdu du terrain face aux troupes gouvernementales et au Hezbollah libanais. Les positions adoptées par les ministres français, britannique et américain sont «un appel au meurtre et sont inacceptables aux niveaux humain et moral», a ajouté le responsable syrien. «Les Syriens doivent entamer un dialogue national sans intervention étrangère pour parvenir à une solution pacifique» du conflit, a indiqué le ministre. Les forces armées syriennes, épaulées par le mouvement chiite libanais Hezbollah ont repris le 5 juin le bastion stratégique rebelle de Qousseir dans la province centrale de Homs. La semaine dernière, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a déploré l'avancée sur le terrain des soldats syriens, estimant que «s'il n'y a pas de rééquilibrage sur le terrain» en faveur des rebelles, la conférence de paix de Genève 2 serait compromise. Son homologue britannique William Hague avait affirmé que Londres et ses alliés, qui soutiennent l'opposition, devaient être «prêts à faire plus» en Syrie. Paris et Londres poussent à la livraison d'armes à l'opposition syrienne et des représentants occidentaux en ont discuté en fin de semaine en Turquie avec Selim Idriss, le chef de l'état-major de l'ASL, l'armée syrienne libre, principale composante de la rébellion. Washington a annoncé, pour sa part, un allègement des sanctions commerciales visant la Syrie, au profit des zones contrôlées par l'opposition. M.Meqdad a affirmé, par ailleurs, que son pays «allait oeuvrer pour la réussite de la conférence de Genève», espérant que les autres parties seront «sincères» (...) pour «pouvoir bâtir une nouvelle Syrie démocratique». Malgré leurs divergences sur une solution en Syrie, Washington et Moscou tentent d'organiser une conférence de paix, dite Genève 2, qui réunirait des représentants du régime syrien et de l'opposition, pour tenter de trouver une issue au conflit.