Depuis son lancement, il y a presque un mois, la télévision du groupe Haddad n'a pas convaincu les observateurs et les professionnels, qui au vu de la santé financière du groupe, attendait plus de cette nouvelle télévision algérienne à capitaux privés. Néanmoins, on ne peut pas juger pour le moment une télévision qui vient de démarrer ou qui est au mode expérimental. Ce qui est sûr, c'est que cette télévision manque vraisemblablement de stratégie et de vision claire. D'habitude, une télévision qui démarre achète des programmes étrangers ou de qualité pour attirer les téléspectateurs et annonceurs, or chez nous, ont fait l'inverse. On produit local au risque de commencer très mal, avant d'acheter des programmes étrangers. Une stratégie déjà adoptée par Nessma TV et qui n'a pas porté ses fruits. Au début de la privatisation du champ audiovisuel au début des années 1980, M6 et Canal + avaient commencé à diffuser des productions et des clips étrangers avant de produire, au bout d'une année, après leurs propres programmes. La direction de Dzair TV a choisi malgré tout de fabriquer ses propres émissions: JT, émission de divertissement, débat politique etc... Se basant sur des équipes recrutées il y a plus de trois mois et qui se sont entraînées depuis à faire de la télévision. La plus grande majorité de ses équipes, ne viennent pas de la télévision et certaines viennent même de la radio et de la presse écrite. C'est le cas pour des journalistes du service de l'information, Ratiba Bounedma, Khaled Drarni ou Samir Aggoune, transfuge de la Radio nationale. Ce n'est pas un handicap puisque ces derniers ont réussi leur passage à l'audiovisuel avec brio. Ils sont rejoints par Chawki Smati, qui a acquis une grande expérience à Nessma TV. Si le service information de Dzair TV a réussi son entrée en la matière, exposant la touche de la chaîne avec des reportages réussis et des débats politiques de qualité, ce n'est pas le cas pour le divertissement et le sport. Le divertissement Dzair TV est tout même sauvé par Abdallah Benadouda qui a réussi à placer l'émission la plus déjantée du paysage audiovisuel algérien. Benadouda, qui vient lui aussi de la radio, développe une grande facilité dans l'animation. Il dirige dans une émission de talk-show intitulé System DZ, où parfois avec six chroniqueurs abordent des sujets aussi variés qu'originaux de la culture algérienne. Même si parfois l'émission bat de l'aile, on lui reconnaît cette originalité algérienne de traiter les sujets en urgence. Car cette émission qui est tout de même quotidienne, a besoin d'aération et surtout d'invités qui puissent lever la pression sur les chroniqueurs dont les sujets sont parfois tirés par les cheveux. Même constat pour l'émission sportive de Karim Bouhalal, dont l'espace réduit du studio, nous rappelle fort bien les émissions sans projecteurs de Brtv. Dans ce genre d'émission, le décor est parfois plus important que l'animateur. Enfin, la grande déception de Dzair TV, est le retour d'un enfant de la télé: Kamel Dynamite. Son émission JKD est un véritable flop. Visiblement, l'ex-animateur de Bled Music, qui revient à l'écran après plus de 20 ans d'absence a raté son retour. Voulant faire du Karl Zéro, Kamel Dynamite a péché par excès de facilité, en utilisant un fond vert et des vidéos piquées sur YouTube. Un traitement du divertissement qui dénote un manque flagrant de création chez Kamel Dynamite qui n'est finalement bon qu'à commenter des clips. [email protected]