Les Bouiris regardent ailleurs Ni le FLN, ni le RND, ni le MSP, ni le FFS, ni le RCD... n'ont encore exprimé leurs positions sur la présidentielle. A une année de l'échéance présidentielle, la scène politique locale ne donne aucun signe d'intéressement, du moins publiquement à cette date importante. Même les formations proches des cercles du pouvoir et du centre de décision observent un mutisme total. La raison la plus évidente ayant conclu à cette réaction reste l'état de santé du président et l'incertitude quant à son retour à ses fonctions et éventuellement sa candidature pour un 4e mandat. Même si cet état de santé venait à être une cause à des élections anticipées, ce que personne ne souhaite évidemment, ni le FLN, ni le RND, ni le MSP, ni le FFS, ni le RCD... n'ont encore exprimé leurs positions respectives. Les directions locales des deux partis de ce qui reste de l'Alliance présidentielle tentent de se positionner en prenant en compte plusieurs paramètres. Chez le plus vieux parti, c'est le flou, surtout que la mouhafadha de Bouira compte plusieurs cadres membres du comité central, proches de l'ex-secrétaire général déchu: Abdelaziz Belkhadem. Collé aux lèvres de la direction nationale, pas un seul responsable local n'ose exprimer son point de vue arguant du respect au chef du parti, malade mais aussi au nom de la discipline partisane. Même le clan des dissidents de l'ex-député de Bouira-Med Seghir Kara préfère le silence et l'attentisme. L'onde de choc qui a eu gain de cause de l'ancien secrétaire général continue à élargir le fossé qui désormais, sépare les deux antagonistes. Les défaites même relatives lors des élections locales passées, le FLN a perdu deux grandes communes, Bouira et Aïn Bessem, qui de tout temps étaient sa propriété, avantage un travail en coulisse et fait que l'ex-parti unique ne dévoile pas sa stratégie qui n'est un secret pour personne: celle d'être derrière le candidat favori. C'est dans cette optique que les partisans d'Ali Benflis commencent à bouger, surtout que la rumeur fait état avec insistance de la candidature de l'homme fort de Batna. L'aile proche de Si Ali (comme l'a toujours prénommé le président), tente, dans la discrétion totale, de rallier la base du FLN à sa cause. Du côté de l'autre parti, le RND, les choses ne sont pas plus claires. Le départ de Ouyahia, la mise à l'écart de plusieurs cadres universitaires dans la course aux mairies et APW, la récente réunion de wilaya organique a déstabilisé le parti. Occupé plus à ranger les meubles en la demeure, le parti relègue la présidentielle à une date ultérieure. Même le FFS qui vient d'enregistrer une grande victoire avec la nomination du député, docteur Betatache, à la tête du premier parti d'opposition n'exprime aucun signe à l'approche de cette date. Le parti semble adopter la tactique des sportifs: prendre du recul pour mieux sauter, si bien sûr, le FFS, ne décide pas une nouvelle fois de boycotter. Le MSP de Mokri, comme ses semblables, s'attelle à réorganiser ses rangs après la débâcle des législatives et locales passées. Là aussi, l'arrivée du TAJ de Amar Ghoul a fait des ravages dans les rangs du parti islamiste qui est sorti bredouille des consultations antérieures. Le RCD n'a pas échappé à ces remous résultant des changements des directions nationales. Le rassemblement est à l'heure des bilans et de la mise en place des stratégies pour tenter de réoccuper le devant de la scène dans une wilaya où il compte beaucoup de partisans. Les multiples petits partis attendent l'ouverture de la campagne électorale pour venir, le temps d'un jour, rappeler qu'il existe du moins sur le papier. Devant ce silence radio, le citoyen, lui, vaque à ses occupations sous une température qui avoisine les 40° en espérant passer un été sans encombre, sans manque d'eau, sans délestage électrique, sans une hausse des prix...