La course est-elle déjà lancée? Meeting, conférence de presse, rencontre régionale des cadres, tous les ingrédients d'une campagne préliminaire sont exploités. C'est parti. Le parfum de campagne pour la présidentielle de 2014 se fait déjà sentir. A neuf mois du rendez-vous électoral, la classe politique se déchaîne. Les partis, toutes tendances confondues, s'agitent. Meeting, conférence de presse, rencontre régionale des cadres, tous les ingrédients d'une campagne préliminaire sont exploités. Désormais, la scène politique est prise d'assaut avec cette particularité que les candidats refusent de s'afficher, du moins pour la plupart d'entre eux. Du coup, on est dans une situation pour le moins paradoxale: une saga de candidats invisibles. Cela étant, les partis ne croisent pas les bras pour autant. Ils multiplient leurs sorties pour prêcher des discours de campagne. Le débat sur la présidentielle de 2014 est devenu leur cheval de bataille. C'est le cas des partis islamistes. Le MSP n'a toujours pas tranché sa candidature. Interrogé sur cette question, M.Mokri a fait savoir que son parti «ne s'est pas encore prononcé sur l'élection présidentielle de 2014 du fait de l'ambiguïté qui caractérise la scène politique». Intervenant lors d'une conférence de presse animée dimanche dernier en présence de M.Rached Ghannouchi, président du parti tunisien Ennahdha, M.Mokri a fait savoir que sa formation menait actuellement des consultations avec des partis politiques influents en vue d'adopter une position à l'égard de la présidentielle de 2014. «Nous ne voulons pas nous conditionner par rapport à des délais préalablement définis pour ne pas subir de pression et pour que ces consultations ne soient pas vaines», a-t-il dit. Partenaire de l'Alliance verte, le MSP est en pleine concertation pour le rendez-vous de 2014. En quinze jours, les dirigeants des trois partis formant cette alliance, à savoir le MSP, Ennahda et El Islah, ont tenu plusieurs conclaves dont le dernier au siège du MSP. Le jeu vaut bien la chandelle. Pour mieux se positionner sur l'échiquier politique, les partis font bien leurs calculs. Ils veulent être une pièce importante du puzzle. M.Mokri pose déjà ses conditions. Il a plaidé en faveur de l'impartialité de l'administration et des institutions de l'Etat concernant l'action politique. «L'Algérie n'a pas besoin de tuteur. Il est inacceptable que quiconque décide à la place du peuple algérien», a-t-il déclaré. Le parti Tajamou Amel El Jazaïr (TAJ), met sa machine en branle. Son président, M.Amar Ghoul, n'a pas encore annoncé sa participation ou pas à l'élection présidentielle. Tout en affirmant sa fidélité au Président Abdelaziz Bouteflika, le ministre des Travaux publics dissimule mal ses ambitions pour la présidentielle. M.Ghoul ne veut pas s'aventurer avant que le président de la République ne s'exprime à ce sujet. Or, tout indique qu'il est bien partant pour la course à la magistrature du pays. Le patron du TAJ a promis, samedi dernier, que son «parti pèsera de tout son poids dans cette bataille électorale». Selon lui, son parti sera une «équation importante» dans la présidentielle de 2014. Une déclaration qui confirme à demi-mot sa candidature. M.Ghoul qui veut être le candidat du consensus cherche à nouer des alliances avec les différentes parties pour construire l'Algérie de demain. Un autre cas qui fait parler de lui, celui de l'ancien chef de gouvernement et ex-secrétaire général du FLN. Ali Benflis serait partant pour la course au palais d'El Mouradia. Selon des sources proches, M.Benflis juge que le moment n'est pas encore propice pour annoncer sa candidature. Disparu de la circulation depuis sa défaite en 2004, l'ancien candidat compte revenir à la politique par la grande porte. Ainsi, la liste des candidatures ne compte jusqu'à présent que trois noms, à savoir l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, le patron du FNA, Moussa Touati et celui d'El Karama, Benhamou. La liste va, sans doute s'allonger à l'approche du rendez-vous électoral. En attendant, les partis intensifient leurs activités. Des partis méconnus de la scène politique reviennent sur le terrain. Le secrétaire général du parti Enour Al Djezaïri (PEA), Badreddine Belbaz, a plaidé, samedi à Ouargla, à «conscientiser» les citoyens et à les préparer à une «véritable démocratie». Au cours d'un meeting tenu à la Maison de la culture Moufdi-Zakaria de Ouargla, M.Belbaz a invité les cadres de son parti à travailler de telle sorte à «éveiller la conscience des citoyens et les préparer à pratiquer une véritable démocratie» axée, a-t-il dit, sur des «élections libres et transparentes, l'alternative au pouvoir, la séparation entre les pouvoirs, la liberté d'expression et le respect des droits de l'homme».