Les consultations seront élargies même aux partis proches du pouvoir (FLN, RND). Le nouveau leader du MSP sillonne le territoire national à la recherche de soutien à son éventuelle candidature à l'élection présidentielle d'avril 2014. Pratiquement, chaque week-end, Abderezak Mokri prend son bâton de pèlerin pour aller convaincre ses bases militantes sur le bien-fondé de la nouvelle politique et les engagements du MSP tracés par le 5e congrès. Cette vaste campagne, dont le coup d'envoi est donné juste après le congrès, touche deux wilayas par semaine. Le nouveau chef du MSP demeure aussi celui qui fait les premiers pas en direction du reste des dirigeants de la sphère islamiste. Ainsi, «des contacts ont-ils été déjà amorcés et seront poursuivis avec ceux qui ont déjà annoncé leur candidature à la présidentielle prochaine et ceux qui ont l'intention de le faire», selon le vice-président de cette formation, Athmane Laouar. Les concertations politiques autour de cette échéance ainsi que la situation politique du pays sont menées d'abord, avec ses deux associés dans le triumvirat de l'Alliance de l' Algérie verte(AAV), indique le même responsable. Jouant sur plusieurs fronts à la fois, des discussions sont élargies au groupe de 14 partis et organisations pour la défense de la mémoire et de la souveraineté. Les consultations «seront élargies même aux partis proches du pouvoir (FLN, RND)», dit-il. Un agenda très serré pour le leader du MSP, engagé dans une autre initiative visant à recoller les morceaux du MSP. Or, si l'union avec le Front de changement(FC) de Abdelmadjid Menasra, l'ex-ministre de l'Industrie ayant claqué la porte du parti, est à sa phase de mûrissement, par contre, la tentative de consolider les rangs avec Haraket El Bina de M.Belmahdi n'est qu' «au stade de discussions», fait-on savoir. Dans ce contexte, le 10e colloque international dédié à Mahfoud Nahnah, prévu au 10e anniversaire de son décès coïncidant avec le début de la semaine prochaine, sera placé sous le signe du resserrement des rangs dans la maison du défunt, souligne-t-on encore. Abderezak Mokri donne l'air de vouloir ratisser large avec une feuille de route bien ficelée en ces temps de statu quo étouffant la scène politique. Il s'efforce tant bien que mal de se débarrasser des vieilles casseroles du MSP liées à son sacre et stratégie participationniste héritée depuis l'époque du défunt Nahnah, fondateur du Mouvement. Par ailleurs, le MSP qui cache un peu ses enjeux et ne veut pas dévoiler ses cartes, affirme que la question de participation ou de boycott de l'élection présidentielle n'est pas encore tranchée. Cette question et celle relative à la stratégie électorale à adopter, à savoir présenter un candidat commun adoubé par une coalition islamiste ou se contenter du candidat présentant le parti, seront déterminées à l'issue du conseil consultatif (madjlis echoura), qui se tiendra probablement au courant du mois prochain, affirme M.Laouar. Pour rappel, élu à la tête du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste), Abderrezak Mokri incarne la rupture avec la stratégie de l'entrisme chère à son prédécesseur Bouguerra Soltani. A propos de la présidentielle d'avril prochain, Mokri répliquera que la question n'est pas encore à l'ordre du jour. Concernant la révision constitutionnelle en projet, le MSP ne voit pas de son utilité avant la prochaine présidentielle surtout si elle venait à accuser davantage de retard.