A la guerre comme à la guerre. Les partis islamistes en lice pour le scrutin électoral du 8 avril prochain partent, comme ce fut le cas lors des précédentes consultations populaires, en rangs dispersés. Incapables de mettre de côté leurs divergences politiques, opportunisme oblige, à même de s'unir autour d'un même objectif, à savoir présenter une candidature unique, les formations islamistes auxquelles viennent s'ajouter des personnalités politiques se réclamant du même courant, risquent à ce propos, une cinglante défaite électorale au cours de la prochaine consultation populaire dans le cas où celle-ci se jouerait en un seul tour. A ce titre, l'histoire récente nous renseigne manifestement sur cette impossible alliance qui fut pourtant proclamée à cor et à cri par certains hommes politiques de cette mouvance. Lors des présidentielles de 1995, la participation des islamistes s'est limitée, à titre de rappel, à la seule participation de l'ex-Hamas et à sa tête le défunt Mahfoud Nahnah. Djaballah alors président du Nahda avait boycotté le scrutin à cause de sa participation au contrat de San'Egidio. En 1999, Taleb El Ibrahimi et Abdallah Djaballah, avant d'annoncer leur retrait à la veille de la course, s'étaient portés candidats sans avoir pour autant s'être entendus sur une démarche commune. Pour ce qui est de la prochaine présidentielle, il faut reconnaître que les mêmes candidats s'entêtent toujours à faire cavalier seul. La guerre de leadersheap en est, à proprement parlé, le principal point d'achoppement. Bouguerra Soltani, chef du MSP, a vite fait d'annoncer la couleur en soutenant, haut la main, la candidature du président de la République. Abdallah Djaballah, quant à lui, n'a jamais caché son souhait de postuler un jour à la magistrature suprême, notamment après les résultats probants obtenus par sa formation le MRN, lors des législatives locales de 2002. Djaballah n'a d'ailleurs pas jugé utile d'intégrer le groupe des dix. Ennahda, une formation qui ne sait plus où donner de la tête depuis la débâcle électorale qu'elle a subie au cours des scrutins sus-cités. Actuellement, le parti vit une profonde crise en raison notamment des divergences qui le minent de toutes parts et n'arrive pas encore à se positionner par rapport au rendez-vous électoral. Pour sa part, le chef de file Wafa (formation non-agréée) de Taleb El Ibrahimi, convaincu, sans doute, de «l'ancrage populaire» de son parti, a décidé de croiser le fer et d'aller jusqu'au bout de ses ambitions politiques. Hier, à l'hôtel Sofitel à Alger, le président de Wafa, a donné corps à son intention de se porter candidat à la magistrature suprême. Actuellement, les chefs de partis d'obédience islamiste semblent admettre cette réalité qui fait d'eux des «frères ennemis». La règle politique du chacun pour soi est plus que jamais de mise. Cha ire la couverture à soi pour récolter le maximum de dividendes. Attendons pour voir...