Ces panneaux d'affichage restent bizarrement vides. Lancée officiellement depuis le jeudi la campagne officielle pour les partielles du 24 novembre ne connaît pas encore l'engouement auquel nous ont habitué de pareils événements politiques. A l'exception du RND, du FLN et des indépendants qui sont entrés en scène depuis hier, les autres formations se montrent timides pour l'heure à l'image de ces panneaux d'affichage qui restent bizarrement vides. Après les festivités de l'Aïd, les partis politiques et les candidats indépendants sont entrés donc officiellement dans la bataille électorale à partir de jeudi dernier. La reprise du processus électoral en Kabylie se fait difficilement si l'on considère les joutes électorales d'avant les événements du Printemps noir. Une certaine hésitation se fait sentir aussi bien chez les électeurs que chez les postulants. Ces derniers donnent l'impression de patiner, à l'image de ce qui s'est passé lors de la constitution des listes. Au sortir d'un passé fait de troubles, d'émeutes, de sang et de mort, l'action politique ne peut pas si facilement reprendre, quand bien même les acteurs en veulent franchement s'agissant de récupérer un espace qui leur a échappé durant quatre ans. Outre les partis politiques en lice, le scrutin du 24 novembre se singularisera par une multitude de listes indépendantes dont la dispersion des rangs n'est pas faite pour leur permettre de rafler la mise. Mais n'empêche qu'ils seront les premiers à sortir de leur réserve. La liste Echamâ ( bougie ) a enclenché la machine depuis hier par une tournée dans les rédactions régionales pour expliquer sa démarche et son programme. M.Allaoua Mouhoubi, secondé par un avocat, nous ont rendu visite hier, marquant ainsi le début de leur campagne qui reste essentiellement axée sur le travail de proximité. Au chef-lieu de wilaya, c'est pas moins de trois listes conduites par M.Bouchebah, déjà présent en 2002, M.Mouhoui et M.Aït Mokhtar qui se lancent à l'assaut de ce qui fut un bastion FFS, dont une liste est conduite par M.Houassine. Mais c'est incontestablement à Darguina où la liste conduite par M.Bektache, maire sortant dont le travail à la tête de l'APC a plus de chance. Les indépendants auront fort à faire avec les puissantes machines rompues aux joutes électorales, mais on y croit dur comme fer, partant d'une simple déduction selon laquelle les populations sont déçues par les partis politiques. De son côté, le FLN a programmé un meeting sur la côte est du Sahel, région considérée comme le fief de l'ex-parti unique, présent dans 49 communes sur les 52 possibles à Béjaïa. Le RND fera son entrée en scène à partir d'aujourd'hui à travers une conférence de presse, prévue initialement pour hier soir, avant de se voir reporter pour aujourd'hui à 13 heures à l'hôtel Essalam. Les indépendants, qui partent en rangs dispersés, risquent malgré un engouement sans précédent pour les prochaines partielles locales, de laisser des plumes face aux puissantes machines rompues aux joutes électorales et ayant de surcroît une longueur d'avance en matière de gestion de la chose politique. Le RCD et le FFS n'ont pas encore montré leurs crocs. Chose qui ne saurait tarder connaissant leur façon de faire. Les chefs de partis vont renouer avec les meetings et les conférences débats à l'occasion de cette campagne électorale officielle.