La capitale vieillit Ses bâtisses ayant plus de 100 ans, érigées sur une zone hautement sismique, risquent de s'effondrer à la moindre secousse. Ce n'est pas l'avis d'un alarmiste ou une alerte vite oubliée sitôt la bourrasque passée. C'est une vérité avancée par le premier responsable de la ville, à savoir le président de l'APC d'Alger-Centre Abdelhakim Bettache. Il soutient que la vieille ville d'Alger-Centre est menacée et du coup, la capitale risque de disparaître. Plus de 1800 immeubles sont en état de vétusté avancée. Ils peuvent s'effondrer à tout moment. Un danger public. C'est en tout cas ce que soutient M.Bettache qui doit certainement avoir des données précises qui lui permettent d'avancer un pareil chiffre. Il a justifié cette terrible situation de dégradation par l'absence d'entreprises qualifiées dans la réhabilitation du vieux bâti. «En raison de l'absence d'entreprises qualifiées dans la réhabilitation du vieux bâti, 1800 immeubles d'Alger-Centre, dont 30% appartenant à des privés, sont en état de vétusté avancée», a-t-il déclaré. Ces immeubles, selon le même responsable, ont plus de 100 ans et leur réhabilitation ne sert à rien et ne peut être que timide. De ce fait, il faut s'attendre au pire et on pourrait assister à des effondrements en cascades. L'alerte est d'autant plus grave quand on sait que la région d'Algérie est située sur une zone d'une haute sismicité. En effet, les spécialistes avancent qu'il y a un réseau de failles actives qui ceinture Alger et que cette dernière subira un séisme de forte intensité à n'importe quel moment: pour les géologues, c'est une évidence. Un séisme frappera Alger. Et avec des bâtisse qui n'ont aucune norme parasismique, il faut s'attendre au pire. Qui en sera responsable? M.Bettache a lié cet état catastrophique à l'absence de la conciergerie qui représente pas moins de 50% de la prise en charge des immeubles. Ce métier disparu depuis plus de 10 ans et l'Office de promotion et de gestion immobilière (Opgi) a abandonné ces immeubles. Cela, au moment où Alger poursuit son lifting onéreux. Une enveloppe de 500 milliards de centaines a été dégagée pour faire retrouver à Alger sa blancheur perdue. Les autorités locales s'échinent à rendre, en effet, à la capitale son lustre d'antan. Ils placent d'ailleurs l'année 2013 comme étant l'année de l'environnement pour Alger-Centre. Mais toutes ces opérations ne mettent pas Alger à l'abri du danger qui la guette. L'Etat n'est pas le seul responsable de cette situation. Les propriétaires privés n'ont pas entretenu leurs biens situés, notamment au niveau des artères de Larbi-Ben M'hidi, Didouche-Mourad, la rue des Frères Belili et Télemly. Selon le président de l'APC d'Alger-Centre, les privés préfèrent laisser leurs immeubles dans un état lamentable pour récupérer le terrain une fois que les locataires soient tous relogés. Ainsi, il a interpellé les autorités locales à adopter une stratégie adéquate, obligeant ces personnes à prendre en charge leurs propriétés. Tout comme dans d'autres APC, au lieu de poursuivre le travail déjà engagé par ses présidents, chaque nouveau président adopte sa propre politique et stratégie de régler les problèmes. Ce qui rend difficile leur prise en charge tant qu'il n'y a pas de continuité. Par ailleurs, il a souligné qu'il existe une véritable volonté de réhabiliter le tissu urbain de la capitale. Toutefois, l'absence d'entreprises qualifiées dans la réhabilitation du vieux bâti est un problème majeur. Il existe une seule entreprise algérienne spécialisée dans ce domaine. Celle-ci est occupée depuis quelque temps par la prise en charge de la rue Larbi-Ben M'hidi. Elle est chargée de la réhabilitation des portes d'entrée, des escaliers, des terrasses et des façades des immeubles. La ville d'Alger-Centre n'est qu'un cas parmi d'autres, puisque toute la wilaya d'Alger est concernée. On entend souvent parler du plan de réaménagement de la capitale et d'Alger la Blanche, mais rien de concret n'a eu lieu. Des maisons s'effondrent au quotidien. On s'interroge sur le sort des enveloppes astronomiques allouées pour ces projets qui ne dépassent pas en réalité les peintures et le renouvellement des trottoirs, même s'ils sont en bon état.