Houari Benchenet sur scène En instaurant le concours de la chanson de la saison, le commissariat semble avoir trouvé l'astuce permettant de ressusciter la musique et le chant oranais. Après presqu'une année de léthargie, la deuxième capitale du pays renoue avec les grands événements festifs. Le premier, pour lequel le coup d'envoi a été donné samedi soir est le festival local de la chanson et de la musique oranaises. Celui-ci est organisé annuellement par le département de Khalida Toumi, chapeauté localement par la direction de la culture de la wilaya d'Oran. Dans son speech d'ouverture, la commissaire du festival, Mme Rabéa Moussaoui, dira que «l'occasion se présente, comme il est d'accoutumée, pour promouvoir la musique oranaise tout en la préservant». Le coup d'envoi a servi de tribune pour rendre hommage à deux figures du registre artistique national, à savoir le regretté Wahid Amar et la chanteuse et comédienne Rabha. La première soirée a été marquée par le maillage des raïmans qui ont fredonné la chanson au verbe pudique et mesuré. Deux artistes se sont illustrés en proposant une gamme de chanson variées et très demandées. Il s'agit de cheb Abbès qui a immortalisé la chanson Bekhta dès qu'il foula les planches du Théâtre de verdure Hasni. La chanson qui est très en vogue a été chantée par le défunt Wahbi avant d'être reprise, tout en l'améliorant, par le king du raï, cheb Khaled. Cheb Abbès, lors de sa rencontre avec les journalistes, a estimé que la chanson oranaise garde intact son aura. Il l'a attesté lorsque son tour est venu pour clôturer la première soirée de la 6e édition. Lors de son passage, l'enfant du Plateau, n'est pas passé inaperçu en rafraîchissant, tout en donnant une nouvelle teinte à ladite chanson avec le public composé de plusieurs centaines de familles éparpillées un peu partout dans les carrés du Théâtre de verdure Hasni. Auparavant, ce fut Madjid Hadj Brahim, neveu de cheb Khaled, qui a eu à mettre de l'ambiance. Cet artiste qui tend à se mettre sur les traces de son oncle, a invité les présents à voyager dans le temps en leur faisant respirer l'air pur de la ville où il faisait bon vivre. Hadj Brahim s'est donc émerveillé en immortalisant la célèbre chanson Wahrane, Wahrane, rouhti khssara! (O Oran, tu es perdue!) La chanson déplore le fait que la ville des Deux Lions sombre, alors que son passé était riche d'événements et de faits heureux. Hadj Brahim n'a pas laissé le public sur sa soif en lui proposant une autre chanson qui a fait le bonheur des Oranais pendant de longues années. Il s'agit de l'hymne de l'amour légué par Blaoui El Houari symbolisé dans une poésie composée et arrangée dans la chanson intitulée Lahmam. Celle-ci, qui est aussi bien liturgique que lyrique, va droit au coeur, vu son verbe aussi bien pudique que pathétique et captivant. L'enfant d'Eckmühl a, dans un autre virage, su et pu capter le public présent en lui proposant la chanson dédiée au saint de la région Abdelkader Ya Boualem. Aucun des participants n'a rejoint le podium du théâtre de verdure en occultant la ville d'Oran. Saï Abdellah, connu sous le pseudonyme Abdellah Marseille a, dans son show, bercé le public en lui proposant l'hymne de Houari Benchenet. Le commissariat semble avoir trouvé l'astuce permettant de ressusciter cette musique et ce chant dont les points forts ont été mis en exergue par Blaoui El Houari et les défunts Ahmed Saber et Ahmed Wahbi. Cette année, c'est l'instauration du concours de la chanson de la saison. En d'autres termes, les artistes devant défiler sur le podium du Théâtre Hasni, seront évalués et fort probablement primés. Pour le moment, rien n'a été confirmé. Celle-ci n'est autre que Mersem Wahrane. La 6e édition du Festival de la chanson oranaise se tiendra du 22 au 27 juin à Oran. Une pléiade d'artistes algériens, dont de jeunes talents en herbe, prendront part à cet événement qui a pour objectif de promouvoir la chanson et la musique oranaises, contribuant ainsi à la valorisation d'un pan entier du patrimoine culturel national, a souligné la commissaire du festival, Rabéa Moussaoui, lors de la conférence de presse qu'elle a animée à l'effet d'annoncer le programme des festivités. L'une des nouveautés de cette édition porte sur «l'externalisation» des concerts au niveau de six communes de la wilaya en plus des soirées prévues au Théâtre de verdure Hasni de la ville d'Oran. Les six communes retenues sont Aïn El Turck, El Ançor, Bousfer, Arzew, Gdyel et Boutlélis. En outre, 13 jeunes talents de différentes wilayas du pays ont été sélectionnés parmi une trentaine de candidats pour faire valoir leurs aptitudes vocales sur scène en vue de briguer un des prix réservés par les organisateurs aux meilleures prestations. La cérémonie inaugurale a permis au public d'apprécier le génie du maestro Kouider Berkane et la beauté du chant choral proposé à cet événement par une jeune troupe dirigée par l'icône de la chanson oranaise, Blaoui Houari.