Les étudiants ont souligné que la dernière mobilisation «est une véritable fierté pour l'ensemble de la communauté universitaire». Les propositions faites récemment par le wali de Béjaïa concernant la suppression de la mixité et la privatisation de la gestion des oeuvres universitaires n'ont pas laissé indifférente la coordination locale des étudiants de l'université de Béjaïa, initiatrice de la fameuse «marche d'honneur», marquée par une extraordinaire détermination et fermeté de la communauté universitaire de Béjaïa. Dans une déclaration qui nous est parvenue, la communauté estudiantine de Béjaïa a estimé que les enjeux sont ailleurs que dans les positions faites par le chef de l'exécutif lors de la précédente session de l'APW. «Le wali de Béjaïa, représentant de l'Etat central, propose comme issue à la crise multidimensionnelle que vit notre université, la privatisation des oeuvres universitaires pour faire barrage à la corruption», constate la CLE, mais non sans relever que cette proposition «vise réellement à casser ce qui reste du service public, arraché par la lutte» et la considère comme une volonté de soumettre «la gestion des oeuvres universitaires des fournisseurs corrupteurs et corrompus et de même, franchir une étape de plus dans la mise en oeuvre de la réforme de l'université engagée par l'Etat depuis 2004», laquelle réforme, précise la CLE, est «combattue bec et ongles par des mouvements de grève massifs des étudiants en 2007 à l'échelle locale et en 2011 à l'échelle nationale». L'autre proposition faite par le chef de l'exécutif pour faire face à la violence, a fait l'objet du même rejet par les étudiants. «Le wali se hasarde à déclarer dans son discours, que la suppression de la mixité dans notre université est le seul remède», relève la CLE. Propos «démagogiques d'un âge révolu», estime-t-on, s'appuyant sur le constat fait au niveau des résidences U filles dans tout le pays. Un constat qui, ajoute la CLE, «renseigne sur les conditions dans lesquelles vivent les résidentes: harcèlement par les administrateurs, les agents de sécurité et les bandes de voyous, régime quasi militaire, restriction des libertés.... la CLE soutiendra qu'il s'agit d' «un raccourci dénué de tout fondement de la part du parrain de ceux qui sèment les troubles pour cacher les véritables problèmes de notre université». Revenant sur leur dernière démonstration de force, les étudiants de l'Université de Béjaïa ont souligné que «cette mobilisation est une véritable fierté pour l'ensemble de la communauté universitaire». D'une part, elle a pu imposer à la fois aux autorités, complices des fournisseurs et des corrompus, d'intervenir pour remettre de l'ordre dans leur cuisine en appréhendant une partie de leurs chiens d'attaque comme boucs émissaires» et d'autre part, «permis le rebondissement des travailleurs et des étudiants auto-organisés sur le devant de la scène publique». Sur le plan pédagogique, la CLE parle d'une «dégradation épouvantable des conditions d'étude et de vie», à travers, notamment «la diminution drastique des budgets alloués à l'enseignement public jugé «non rentable», la spécialisation précoce des diplômes et leurs adaptations à un poste ultraspécialisé qui rend notre diplôme à dévaluation rapide, la casse du cadre national des diplômes, la soumission de l'enseignement devant l'économique». Et sur le plan social, la CLE note la surcharge dans les résidences U, la nourriture infecte et le débordement des resto-universitaires et l'absence quasi totale d'hygiène... Une situation alarmante, en somme, qui passe par une réponse qui «devra être par la mobilisation et l'autoorganisation autour de nos comités de résidences et de départements, élus et révocables démocratiquement dans des assemblées générales et contrôlés par les étudiant(e)s. Unique voie pour que «la riposte soit à la mesure des attaques que nous subissons».