Les protestataires ont fustigé les autorités locales, à leur tête le wali de Béjaïa et les services de police, accusés de «passivité» à l'égard de la violence et de la corruption à l'université. D es centaines d'étudiants de l'université de Béjaïa ont manifesté hier «pour dénoncer la violence et la corruption qui règnent à l'université» et se démarquer des actes de vandalisme perpétrés dans les résidences universitaires la semaine dernière. La manifestation pacifique, qui s'est ébranlée de la bibliothèque de Targua Ouzemmour vers le siège de la wilaya, a été organisée par la Coordination locale des étudiants de Béjaïa (CLE) regroupant le comité Tahar Djaout de la cité 1000 lits et celui de la cité U de Targua Ouzemour ainsi que des associations estudiantines avec la participation de la Fédération des travailleurs du secteur de l'enseignement supérieur affiliée au Snapap. «Non à la violence», «Halte à la corruption», «Pour une commission d'enquête neutre», lit-on sur les banderoles portées par les manifestants qui ont fermé le boulevard de la Liberté à la circulation, au niveau du siège de la wilaya. Des «baltaguia» à l'université Les étudiants se démarquent totalement des actes de violence. «Un groupuscule d'étudiants et d'extra-universitaires ‘‘corrompus‘‘ sème la zizanie, le trouble, la peur et la terreur à l'université et dans la ville de Béjaïa en brûlant et saccageant des infrastructures des résidences», écrit le CLE dans un communiqué. Le même document précise que ce «groupuscule de malfaiteurs qui ont accaparé des comités de certaines résidences sont financés par des fournisseurs afin d'approvisionner les réfectoires universitaires en produits de mauvaise qualité (…) tout en étouffant, avec la complicité de certains administrateurs et des autorités, toute réclamation et contestation des étudiants». Les étudiants, qui ont manifesté en nombre, ont fustigé les autorités locales, à leur tête le wali de Béjaïa et les services de police, accusés de «passivité» à l'égard de la violence et de la corruption à l'université. «Le wali de Béjaïa est tenu comme premier responsable des graves dépassements, actes de violence et du climat de corruption qui règnent à l'université», lance à la foule un membre du CLE. De graves accusations sont portées publiquement à l'égard du wali de Béjaïa et de l'ancien directeur des œuvres universitaires. Des étudiants et étudiantes ont appelé d'une seule voix à mettre fin «à l'impunité au sein des résidences universitaires» et demandé simplement le départ du wali. Pour la plupart des intervenants, l'arrestation de certains «étudiants baltaguia» ne suffit pas, il faut «exterminer les sources du mal» en remontant les pistes jusqu'à ceux qui manipulent ces derniers. Le CLE exige une commission d'enquête libre pour faire la lumière sur les actes de violence perpétrés et punir les mis en cause.