Le président américain Barack Obama reçu par son homologue sud-africain Jacob Zuma Obama, en visite en Afrique du Sud, a renoncé hier à se rendre au chevet de son «héros», Nelson Mandela, toujours dans un état critique, mais l'a qualifié de «source d'inspiration pour le monde» et rencontrera sa famille. Son «courage moral a été une source d'inspiration personnelle (...) et une source d'inspiration pour le monde», a déclaré le dirigeant américain lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-africain Jacob Zuma à Pretoria. «Le triomphe de Nelson Mandela et de cette nation parle à quelque chose de très profond dans l'esprit humain», a ajouté M.Obama qui ne se rendra pas au chevet de l'icône mondiale, hospitalisé depuis trois semaines à près de 95 ans pour une grave infection pulmonaire. L'Afrique du Sud s'était préparée au pire jeudi, après l'annulation d'un voyage de Jacob Zuma au Mozambique à l'issue d'une visite à l'hôpital. Mais la santé de Nelson Mandela s'est légèrement améliorée depuis. Le président Zuma a donné des nouvelles fraîches hier. «Il reste (dans un état) critique mais stable, donc rien n'a changé. Mais nous espérons que ça va s'améliorer. Ce sont d'excellents docteurs qui s'occupent de lui. Nous espérons qu'il sortira très bientôt de l'hôpital», a-t-il indiqué. Même s'il reste dans un état critique, Nelson Mandela est capable d'ouvrir les yeux et réagit au toucher, selon l'une de ses filles. «Par égard pour la paix et le confort de Nelson Mandela et pour les souhaits de sa famille», Barack Obama ne se rendra pas au Medical Heart Hospital, où le premier président noir d'Afrique du Sud a été admis le 8 juin, a déclaré un responsable américain. Le président Obama et son épouse Michelle devaient toutefois «rencontrer en privé des membres de la famille Mandela pour leur présenter leurs voeux et leurs prières en ce moment difficile», a ajouté ce responsable. Barack Obama n'a rencontré qu'une fois le héros de la lutte anti-apartheid, en 2005, alors qu'il était jeune sénateur. Ils ne se sont pas revus depuis son élection mais se sont parlé à plusieurs reprises au téléphone. Une nouvelle rencontre entre les deux lauréats d'un Nobel de la paix aurait marqué les esprits. L'état de santé de l'icône mondiale de la réconciliation a jeté une ombre sur la première grande tournée africaine de Barack Obama, dont le père était kenyan, mais qui ne s'est rendu qu'une seule fois en Afrique noire depuis son élection, lors d'une halte au Ghana. Alors que la Chine et les autres puissances émergentes s'intéressent de plus en plus aux ressources naturelles de l'Afrique, le chef de l'Etat a souligné vendredi que les Etats-Unis ne devaient pas rester à l'écart. Accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires, il doit passer une semaine en Afrique pour une tournée qui, après le Sénégal et l'Afrique du Sud, doit le mener en Tanzanie. Les sujets économiques sont à l'ordre du jour de ses discussions avec Jacob Zuma, a indiqué la présidence sud-africaine en soulignant que 600 entreprises américaines sont implantées en Afrique du Sud où elles emploient environ 150.000 personnes. Leur entretien a été suivi d'une allocution solennelle depuis l'Union Buildings, siège du gouvernement sud-africain qui surplombe la capitale administrative Pretoria. Barack Obama devait se rendre ensuite dans la célèbre township de Soweto pour s'adresser aux étudiants, dans ce haut-lieu de la résistance à l'apartheid. Aujourd'hui le conduira au Cap (sud-ouest) avec une visite sur l'île-bagne de Robben Island, où Nelson Mandela a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention. Partout, il devrait faire référence à celui qu'il a décrit comme «un héros personnel» et «un héros pour le monde». «Mon message (...) tirera les leçons de la vie de Mandela», a-t-il souligné vendredi. Si les pays africains travaillent de concert, en mettant de côté leurs divisions «par tribus, races ou religions, l'essor de l'Afrique continuera», a-t-il dit. «C'est une des leçons centrales de l'action de Nelson Mandela».