Comme attendu, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a achevé hier une énième mission au Proche-Orient sans résultats remarquables pour la relance du processus de paix suspendue depuis trois ans. M. Kerry, s'efforçant de faire bonne figure lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Tel Aviv après quatre jours de navettes entre Israéliens et Palestiniens pour tenter d'arracher une reprise des pourparlers, a reconnu l'existence d'obstacles qui entravent l'avancée des discussions. «Je crois qu'avec un peu plus de travail, le début des négociations sur le statut final pourrait être à notre portée», a-t-il estimé à la fin de sa cinquième visite dans la région depuis son entrée en fonction en février. M. Kerry n'a, toutefois, pas précisé quand il reviendrait dans la région. «Nous n'allons pas rester coincés avec des échéances artificielles. Ce serait une grosse erreur», a-t-il dit. Selon les Palestiniens, «il n'y a pas eu de percée». «Il existe encore un fossé entre les positions palestiniennes et israéliennes», a estimé le négociateur en chef Saëb Erakat à Ramallah. Rien de substantiel n'a été enregistré même si à l'ouverture du conseil des ministres, M. Netanyahu a de nouveau insisté sur la nécessité d'assurer la sécurité d'Israël en cas d'accord de paix avec les Palestiniens, qui de toute façon sera soumis à un référendum populaire. Selon la radio militaire israélienne, le secrétaire d'Etat n'est pas parvenu à obtenir le moindre engagement des deux camps à revenir à la table des négociations. Un réalisme partagé par les Palestiniens. Pour reprendre les pourparlers, la direction palestinienne réclame un gel total de la colonisation et une référence explicite aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base des discussions. Mahmoud Abbas a également demandé la libération des prisonniers Palestiniens les plus anciens détenus par Israël mais sans obtenir satisfaction jusqu'à maintenant. L'Etat sioniste rejette catégoriquement ces conditions tout en poursuivant sa politique expansionniste. R. I.