Au tour de la capitale de recevoir le Premier ministre «Alger express». Abdelamek Sellal devra se rendre à Ouled Fayet et Gué de Constantine pour donner le coup d'envoi du logement Aadl et LPP avant de conclure sa visite par l'inspection du nouveau centre d'enfouissement technique (CET) de la capitale dans la commune de Hamici (située entre Mahelma et Douaouda). Surprise et express. Ce sont les qualificatifs que l'on peut donner à la visite que doit effectuer ce matin le Premier ministre Abdelamalek Sellal dans la wilaya d'Alger. Malgré son laps de temps très court, cette visite est le moins que l'on puisse dire bien ciblée. Elle vise les deux principaux «soucis» des Algérois à savoir, les logements et les déchets ménagers. En effet, le programme de cette brève visite prévoit quatre points. Trois points concernent le lancement de projets de logements et le quatrième celui de la réalisation du grand centre d'enfouissement technique de la capitale. La visite du Premier ministre commencera dans la commune d'Ouled Fayet (banlieue Ouest d'Alger) pour donner le coup de starter de deux importants programmes de logements, Aadl et LPP. Le site de «location-vente» Aadl compte situe à Ouled Fayet «1» près de 2000 logements dont la livraison est prévue pour 2014. Le site de logements promotionnels publics (LPP), situé sur le site Ouled Fayet «bis», compte, lui, 1000 logements pour les mêmes délais de réalisation. Ces chantiers, premiers des nouveaux programmes Aadl et LPP à Alger, ont été confiés à un groupe portugais de construction du nom de Prebuild. Outre les deux sites d'Ouled Fayet, Abdelmalek Sellal se rendra au Gué de Constantine (banlieue Ouest) pour donner le coup d'envoi d'un programme de logements promotionnels aidés (LPA). Ces trois programmes des logements sont les premiers à Alger sous les «normes Sellal». Le chef de l'exécutif a exigé que tous les logements devront être livrés avec les équipements d'accompagnement (écoles, centres de santé, centres de police, infrastructures de sports et de loisirs, jardins...etc.). Le deuxième volet de cette visite concernera l'environnement. Sellal se rendra dans la commune de Hamici (située entre Mahelma et Douaouda) pour inspecter les travaux d'avancement du nouveau centre d'enfouissement technique (CET) de la capitale. Le CET de Hamici, qui couvre plus de 80 hectares, a été pourvu du premier centre de tri des déchets et de la première station de traitement de «lixiviat» en Algérie (le lixiviat étant le liquide produit par la fermentation des déchets et qui est d'une haute toxicité). Le CET de Hamici est pourvu d'un casier d'une capacité de plus d'un million de tonnes de déchets. Il est extensible à sept casiers qui étendront sa capacité à 10 millions de tonnes. C'est une véritable «usine de traitement» qui transforme les rebuts en un véritable gisement de richesses d'une valeur inestimable: produits et matières premières (métaux ferreux et non-ferreux, plastique, papier, composts, biogaz, eau d'irrigation). Bien géré, le CET de Hamici a une durée de vie d'une vingtaine d'années et pourvoyeur de centaines d'emplois directs et indirects. La décharge qui créera des centaines d'emplois Ce projet aura de ce fait deux objectifs, un, direct, qui est l'environnement et un, indirect, qui est la création d'emplois. Toutefois, l'impact de ce centre sur le cadre de vie des citoyens n'est pas à négliger. Nos villes sont sales. Et Alger, la vitrine du pays n'échappe pas à cette réalité. D'ailleurs, le Premier ministre lui-même l'a reconnu mercredi dernier lors de la réunion qu'il a eue avec les walis. Sellal, qui aime bien caricaturer les choses a raconté une anecdote pour démontrer la saleté de la capitale. «Dernièrement la petite-fille d'un ancien directeur de l'hôpital Mustapha qui vit à l'étranger, a visité l'appartement de son grand-père à Alger. Après cette visite elle est venue me voir en sanglots. Je lui demande pourquoi elle pleure, elle me répond sèchement: c'est très sale!», a raconté Abdelmalek Sellal pour illustrer l'ampleur de la catastrophe. Il faut dire que les poubelles gâchent la vie des citoyens. Elles ne cessent de s'entasser dégageant des odeurs nauséabondes et attirant mouches et moustiques. La fermeture des décharges d'Ouled Fayet et Oued Smar n'a pas arrangé les choses. Les communes ne trouvent plus où jeter leurs ordures quotidiennes. À l'exemple de la commune de Rouiba dont les autorités locales avaient créé une décharge à ciel ouvert au beau milieu de la ville. Elle n'a été supprimée que récemment après plus de deux ans d'activités et cela sous haute intervention des autorités. Mais le problème des poubelles n'est pas résolu. La commune ne trouve pas où les mettre au grand dam des citoyens. La chaleur de l'été arrive et le mois de Ramadhan avec. Les poubelles sont un vrai calvaire pour les citoyens durant ces deux périodes importantes. Cependant, même si cette visite a ciblé deux secteurs névralgiques, les observateurs regrettent qu'une virée dans les nouveaux marchés de proximité et les anciens marchés informels n'ait pas été programmée, surtout à la veille du mois sacré. Certains, s'attendaient aussi à la visite du projet de l'aménagement de la baie d'Alger. Ce projet cher à Sellal, avance à une vitesse incroyable. Arbres et gazon ont poussé d'un seul coup. Tout le monde pensait que Sellal allait voir «son projet»! Néanmoins, cette visite dans la capitale aura le mérite de remonter le moral des Algérois avec le lancement de projets de logements et le nettoyage de leurs villes et quartiers. Alger sera donc en fête aujourd'hui, pour accueillir celui à qui elle a porté bonheur l'an dernier à la même période. M.Sellal alors ministre des Ressources en eau avait effectué une visite dans la capitale qui a été «capitale». Elle a démontré sa popularité, avant le grand saut. Deux mois plus tard, il se retrouve comme Premier ministre. La «baraka» algéroise refera-t-elle son effet? Wait and see....