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Comment ça fonctionne
CENTRES D'ENFOUISSEMENT TECHNIQUE
Publié dans L'Expression le 04 - 12 - 2012


Un centre d'enfouissement unique en Algérie
L'Algérie a-t-elle trouvé la voie pour se débarrasser définitivement de ces maudites décharges qui hantent ses villes et conquièrent ses villages?
Aujourd'hui, en Algérie, il est impératif de réhabiliter les milliers de décharges sauvages qui encombrent nos communes et sont autant de sources de désagréments et de nuisance pour le citoyen, de même qu'elles sont à l'origine d'une pollution intempestive du milieu et des ressources naturelles.
La solution qui semble la plus appropriée étant de les remplacer par des Centres d'enfouissement technique (CET). En règle générale, ces derniers se présentent sous la forme d'un ensemble d'excavations, appelées casiers, imperméabilisées à l'aide de géo-membrane (géotextile), à l'intérieur desquelles sont déversés et stockés les déchets ménagers dépourvus des produits recyclables. A ce jour, plus d'une centaine de CET ont été réalisés à travers tout le territoire national, dont plus d'une quarantaine ont été mis en exploitation. Le gouvernement a pris conscience de l'importance de gérer efficacement les déchets et du recyclage de certaines catégories, comme le verre, le plastique, le carton etc. Comme quoi, l'Algérie peut prétendre avoir trouvé la voie pour se débarrasser définitivement de ces maudites décharges qui hantent ses villes et conquièrent ses villages.
Une nouvelle génération de CET
Le ministre de l'Aménage-ment du territoire et de l'Environnement, Amara Benyounès, a effectué lundi 26 novembre dernier, une visite au Centre d'enfouissement technique (CET) de Hamici (située entre Mahelma et Douaouda). Il a été accueilli par Messaoud Tebani, le directeur de l'Environnement de la wilaya d'Alger maître d'ouvrage du projet, par Tahar Tolba, directeur de l'environnement urbain de la wilaya d'Alger, ainsi que par Djamel Eddine Chelghoum, le président-directeur général de la société Amenhyd qui a pris en charge ce projet en engineering et construction. En plus de son expertise dans la réalisation des CET, Amenhyd maîtrise parfaitement leur process, ce qui lui a permis de présenter au ministre une simulation du fonctionnement in situ de ce centre d'enfouissement unique en Algérie, voire en Afrique.
M.Benyounès a particulièrement apprécié les impacts positifs considérables d'une telle réalisation. Ce qui a fait dire à M.Tebani que «dans cette installation, nous avons préconisé les technologies les plus actuelles, qui prennent en considération les impératifs environnementaux et surtout les impératifs de santé». Et il enchaîne: «Depuis 2001, nous sommes en train d'acquérir un professionnalisme qui n'existait pas en Algérie. Nous sommes passés du 'sauvage'' au 'contrôlé'' et réglementé. Le directeur de l'environnement de la wilaya a rappelé que «sur l'Algérois, nous avons essuyé une gestion totalement anarchique à Oued Smar, puis nous sommes passés à un semblant de gestion à Ouled Fayet, qui a été très mal exploité, ensuite à une bonne maîtrise de la gestion à Staouéli et du traitement au moyen de bassins de décantation».
Le même responsable a affirmé qu'«aujourd'hui, nous sommes montés à un échelon supérieur: la gestion des déchets qui passe par leur récupération, leur tri, leur transfert et leur compostage, puis par la récupération et l'épuration des lixiviats».
En effet, le CET de Hamici, qui couvre plus de 80 hectares, a été pourvu du premier centre de tri des déchets et de la première station de traitement de lixiviat en Algérie (le lixiviat étant le liquide produit par la fermentation des déchets et qui est d'une haute toxicité). Le CET de Hamici est aujourd'hui pourvu d'un casier d'une capacité de plus d'un million de tonnes de déchets. Il est extensible à sept casiers qui étendront sa capacité à dix millions de tonnes, pour peu que le CET soit correctement exploité, car la gestion des CET est du ressort de professionnels.
C'est une véritable «usine de traitement» qui transforme les rebuts en un véritable gisement de richesses d'une valeur inestimable: produits et matières premières (métaux ferreux et non-ferreux, plastique, papier, composts, biogaz, eau d'irrigation). Bien géré, le CET de Hamici a une durée de vie d'une vingtaine d'années et pourvoyeur de centaines d'emplois directs et indirects.
Concernant le lixiviat en particulier, notoirement connu pour ses facultés de pollution des milieux récepteurs et pour être source d'odeurs nauséabondes, il est soumis à un processus d'épuration par une station qui le transforme en source de vie.
Le savoir-faire d'Amenhyd
Grâce à un système de drainage et des installations appropriées, il est récupéré au niveau d'un bassin pour subir un traitement d'épuration. C'est Abdelmalik Melboucy, directeur général adjoint chargé des opérations à Amenhyd, qui a succinctement expliqué son fonctionnement sur fond de haute technologie et technicité, en allant du bassin d'aération au traitement biologique, de l'ultrafiltration à la nanofiltration, pour aboutir à une eau clarifiée, prête à être soit rejetée dans la rivière avoisinante, soit réutilisée pour l'irrigation et le lavage des véhicules. Il précise par ailleurs: «Nous avons acquis l'engineering, acheté le matériel, domicilié le savoir-faire, et maîtrisons la réalisation.» Et à Tahar Tolba, directeur de l'environnement urbain de la wilaya d'Alger, d'informer l'assistance qu'«il y a un manuel d'exploitation pour chaque aile du CET (le casier, la station d'épuration du lixiviat et le centre de tri) qui sera partie intégrante du cahier des charges d'exploitation de ce site. En plus du plan Hygiène sécurité environnement (HSE) que l'entreprise -exploitante (Ndlr)- est tenue de mettre en oeuvre sous la houlette d'un délégué à l'environnement présent sur place».
La question de gestion des CET, de manière spécifique, et celle des déchets de manière générale, intéresse particulièrement le président-directeur général d'Amenhyd, Djamel-Eddine Chelghoum, qui déclare que son entreprise «a réalisé le premier CET en Algérie en 2001, et en a réalisé, depuis, plus d'une cinquantaine à travers le territoire national. Elle accumule plus de dix ans d'expérience dans ce domaine (engineering, procurement et construction)». «Le CET de Hamici est une première en Algérie, de par sa configuration, ses infrastructures et sa haute technicité. Nous sommes fiers de l'avoir réalisé. Mais nous ne comptons pas en rester là. Nous voulons, aujourd'hui, investir pleinement dans la gestion des déchets, nous disposons des moyens matériels et techniques nécessaires et maîtrisons tous les procédés de gestion: le tri, l'exploitation du casier qui nécessitera des ingénieurs en environnement, des topographes, des planificateurs, et la gestion de la station de lixiviat pour laquelle nous pourvoirons des chimistes qualifiés.»
M.Benyounès semble l'avoir bien noté, mais en préconisant, tout de même, la contribution d'un partenariat étranger, au démarrage, aux fins d'acquisition de savoir-faire et de professionnalisation des entreprises qui s'y intéressent. Il a, en outre, souligné la nécessité d'accélérer la procédure qui conduirait à la mise en exploitation imminente du CET de Hamici, dans la mesure où le CET de Ouled Fayet est arrivé en fin d'exploitation et sera bientôt fermé.
Notons, enfin, que lorsqu'un CET arrive en fin de vie, il est clôturé et le site est remis à son état initial ou exploité sous forme d'aires de jeux, de jardins, pépinières ou tout autre lieu de détente, comme cela a été le cas des CET d'El Tarf et de Tiaret.


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