Nicolas Sarkozy paraît prêt à redescendre plus tôt que prévu dans l'arène Dans un message Facebook, Nicolas Sarkozy, (...) avait annoncé jeudi sa «démission» du Conseil constitutionnel pour retrouver sa «liberté de parole». L'ex-président Nicolas Sarkozy est revenu hier sur le devant de la scène politique française, au lendemain de l'invalidation de ses comptes de campagne 2012, se posant à la fois en victime et en possible recours à droite en dépit des «affaires» l'impliquant. Dans un message Facebook, Nicolas Sarkozy, qui avait annoncé jeudi sa «démission» du Conseil constitutionnel pour retrouver sa «liberté de parole», promet de s'engager en France pour y garantir «une expression démocratique libre» et parle de la nécessité de préparer l' «alternance» au socialisme. Le Conseil constitutionnel (dont les anciens présidents sont membres de droit) a invalidé ses comptes pour un dépassement du plafond des dépenses autorisées. Cette décision prive son parti, l'UMP, d'un remboursement public d'environ 11 millions d'euros, aggravant sa situation financière déjà difficile. «Une grande souscription nationale» a aussitôt été lancée par ses responsables pour redresser ses comptes. Dans son message, Nicolas Sarkozy appelle ses partisans à «l'aider» en se «mobilisant» financièrement pour l'UMP. «Cette situation inédite sous la Ve République met en péril la formation qui doit préparer l'alternance tellement nécessaire au socialisme», dénonce l'ancien président, qui semble ainsi déjà se placer dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de 2017. Depuis sa défaite de mai 2012 face à François Hollande, Nicolas Sarkozy, entre rencontres avec des dirigeants étrangers ou conférences bien rémunérées, s'est montré peu disert sur ses intentions. Il laisse toutefois entendre de plus en plus, par des confidences distillées ici et là, qu'il serait peut-être «contraint» de revenir pour «la France». Un an après son échec, l'opposition de droite reste sans leader incontesté ni ligne politique claire, notamment face à la montée du Front national (extrême droite). Ces dernières semaines, la presse s'est fait l'écho de propos de proches de l'ex-chef d'Etat semblant préparer le terrain à un retour après les élections européennes de 2014. Partant de l'adage selon lequel l'attaque reste la meilleure défense, Nicolas Sarkozy paraît prêt à redescendre plus tôt que prévu dans l'arène. «Sarkozy entre en guerre», titrait ainsi vendredi le quotidien Le Parisien. Au-delà du revers cinglant infligé par le Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy doit faire face en France à une série de dossiers judiciaires. Dans l'affaire Bettencourt, l'horizon semble se dégager, le parquet ayant requis un non lieu alors que Nicolas Sarkozy était soupçonné par les juges d'avoir commis un abus de faiblesse sur l'héritière de l'Oréal pour financer sa campagne de 2007. Mais d'autres dossiers restent menaçants, si ce n'est judiciairement, au moins politiquement. L'enquête sur la décision de l'Etat de recourir à un arbitrage dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais (qui a abouti à l'octroi de 403 millions d'euros à l'homme d'affaires en 2008) se rapproche de ses plus proches collaborateurs après plusieurs mises en examen pour «escroquerie en bande organisée». D'autres juges enquêtent sur des accusations de financement libyen de sa campagne de 2007 ou sur la régularité de nombreux sondages sur son image commandée sous sa présidence. Selon Brice Hortefeux, président de «l'Association des amis de Nicolas Sarkozy», ce dernier est devenu «la cible de tous les pouvoirs», politique comme judiciaire. La majorité des membres du Conseil constitutionnel qui a invalidé ses comptes a cependant été nommée par la droite et non par les socialistes. «Ça doit être un rival extraordinairement dangereux pour qu'on s'acharne à ce point», a renchéri le député Henri Guaino, ancien conseiller spécial du président, en dénonçant un «climat de chasse au Sarkozy». Selon un sondage récent Ifop-Journal du Dimanche, 87% des sympathisants UMP souhaitent que Nicolas Sarkozy se lance dans la bataille de 2017 contre seulement 46% pour François Fillon, son ex-Premier ministre qui a déjà fait savoir sa détermination à être candidat à la primaire organisée en 2016.