Il y a quelques jours, une employée s'est mise dans la tête de tenter de brouiller le jeu. Non contente de s'être mise en situation d'abandon de poste, elle aggrava son cas en ne se présentant pas à la convocation du conseil de discipline qui avait inscrit son cas à l'une de ses séances. Devant un tel cas de mépris des lois régissant les relations de travail, le conseil prononça le licenciement de la dame. Celle-ci forte de ses anciennes activités syndicales et des liens encore entretenus avec des responsables de la centrale syndicale Ugta, entrepris de transformer son cas personnel en «conflit» des travailleurs, avec leur direction. Avec l'aide de quelques revanchards, comme il s'en trouve partout, et la bénédiction de représentants de la hiérarchie syndicale qui après avoir dissous la section syndicale de l'Hôtel le 7 février dernier, ont trouvé là le moyen de réactiver les fibres militantes du personnel, la dame a, par son activisme perturbé la sérénité qui a toujours prévalu et fait le succès de l'hôtel. II s'est trouvé des relais pour amplifier ce qui n'est en définitive qu'une sanction réglementaire. Tout s'est joué sur cette absurdité bien de chez nous qui veut qu'un syndicaliste, ici ex-syndicaliste, soit drapé par une immunité totale qui lui donne le droit de transgresser les règles appliquées et à ignorer le règlement intérieur. Alors que l'engagement syndical procède, du don de soi et insiste sur la valeur de l'exemple. En l'absence de la section syndicale dissoute comme signalée plus haut, un comité de participation regroupant la totalité des travailleurs de l'hôtel, a été mis en place. L'un de ses membres, M. Fetnassi Fateh nous a assuré que «tous les employés n'aspirent qu'à travailler dans la sérénité qui a toujours prévalu pour maintenir les performances de l'hôtel. Des perturbations comme celles que nous vivons menacent notre outil de travail et par voie de conséquence notre condition sociale. Le règlement intérieur doit s'appliquer à tout le monde, syndicaliste ou pas». D'autres journalistes alertés par la dame et ses soutiens, nous emboîtent le pas dans le hall de ce fleuron de l'hôtellerie algérienne. Les entités économiques du secteur public qui se portent bien, se comptent sur les doigts d'une seule main. Parmi elles, le prestigieux et centenaire hôtel El-Djazaïr (ex-Saint Georges). Après de Gaulle, Churchill, Bush et d'autres illustres personnalités qui, hier, y ont séjourné, aujourd'hui l'hôtel fait le plein d'hommes d'affaires et VIP étrangers qui pour rien au monde n'accepteraient un autre hôtel. Les raisons principales de ce succès réside dans le cadre enchanteur et la qualité de service qu'ils y trouvent. Devant l'affluence toujours grandissante des clients, des travaux d'extension ont été nécessaires. Commencés par le précédent P-DG, ils se poursuivent avec son successeur. Tous deux ont réussi avec bonheur le mariage du confort et du fonctionnel avec le cachet traditionnel de la structure. D'ailleurs, l'hôtel est classé patrimoine historique. Alors que partout ailleurs, seule la privatisation pourrait sauver du naufrage, le bilan de l'hôtel est marqué depuis des années par un solde positif. Il dégage des bénéfices dans un secteur à l'agonie. Un tel état des lieux ne doit rien au hasard. Il est le fruit d'efforts et de travail des dirigeants et des travailleurs. Tous s'astreignent à la rigueur et la constance qui maintiennent leur unité à un niveau internationalement reconnu. Comme il aurait été trop beau qu'aucun grain de sable ne vienne gêner cette «belle mécanique». Voilà comment certains, consciemment ou pas, tentent de casser ce qui tient encore debout dans ce pays.