C'est Dans un accident de voiture à Aïn Defla, que le grand écrivain trouvera la mort dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Il y a quinze ans disparaissait à jamais Mouloud Mammeri, écrivain de renommée mondiale et chercheur d'une rare clairvoyance. A cet effet, un hommage lui a été rendu, hier, à son village natal Taourirt Mimoun (Aït Yenni) par les associations Asafu et Talwit. En parallèle, l'association Issegh de Souama a commémoré la disparition de ce monument de l'identité berbère à la Maison de la culture qui porte son nom. Né le 28 décembre 1917 à Taourirt Moussa, Mouloud Mammeri passera une partie de son enfance à Casablanca (Maroc) avant d'atterrir à Alger pour les études secondaires. Très jeune, il se découvre une passion pour l'écriture et une grande volonté à réhabiliter la culture de l'Algérie millénaire. Son père, un amusnaw (érudit) du terroir, l'initie au savoir local. En 1952, il publie son premier roman La colline oubliée, qui constitue avec Nedjma de Kateb Yacine et Le fils du pauvre de Mouloud Feraoun, les trois grands classiques de la littérature algérienne d'expression française. Deux ans plus tard, en pleine guerre d'Algérie, il publie Le sommeil du juste. Plume engagée, Mouloud Mammeri rédigera le discours lu par feu Mohamed Yazid à l'assemblée de l'ONU. A l'indépendance, il présidera l'Union des écrivains algériens, poste qu'il laissera vacant plus tard en raison de profondes divergences avec les régents de l'époque. L'année 1965, sera celle où l'écrivain, déjà célèbre, publiera son oeuvre-phare L'opium et le bâton qui sera porté à l'écran par Ahmed Rachedi. Nommé directeur du Crape, Mouloud Mammeri versera longtemps dans les recherches anthropologiques, ethniques et linguistiques. Il rangera longtemps sa plume, exactement jusqu'en 1982, année où sera édité aux éditions Plon à Paris La traversée qui sera d'ailleurs son dernier roman. En cette même année, il fonde à Paris le Centre d'études et de recherches amazighes (Ceram) et la revue Awal. Après avoir développé un immense éventail de recherches, Mouloud Mammeri disparaîtra le 25 février 1989 dans un mystérieux accident de la circulation à Aïn Defla, alors qu'il revenait d'un colloque à Oujda (Maroc). Depuis, le «chêne» dort du sommeil du juste à Aït Yenni.