Comme chaque année et à l'occasion de l'anniversaire de la disparition de l'écrivain, anthropologue et chercheur, Mouloud Mammeri, des activités commémoratives sont organisées en Kabylie. En effet, outre l'hommage rendu à l'écrivain par l'association culturelle Talwith du village Ath Lahcène, dans la commune de Béni Yenni, l'auteur de la Traversée, revient cette semaine dans plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi donc, pour marquer l'événement, des expositions ont eu lieu, notamment à l'espace culturel du chef-lieu de la commune de Béni Yenni qui s'est parée de ses plus beaux atours pour accueillir ses invités. Des conférences-débat sont au menu d'une semaine culturelle, rehaussée par la présence des écrivains et chercheurs ayant décortiqué l'œuvre de Mammeri. L'on cite, à titre d'exemple, la communication donnée par Abderezak Dourari, docteur d'Etat en linguistique et directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight, qui s'est étalé, dans son exposé, sur les romans de Mammeri. De son côté, Mohammed Lakhdar Maougal, universitaire, a présenté son livre consacré à l'itinéraire de l'écrivain. Aussi, dans le même sillage, Idir et Malika Ahmed Zaïd, universitaires et chercheurs en tamazight, ont animé une conférence intitulée : « Mammeri, entre le spécifique et l'universalité. » Notons aussi qu'un salon du livre amazigh a été organisé à la même occasion. Il a été animé, notamment par des auteurs de la région, à savoir Nacer Meniche et Lynda Koudache ainsi que l'édition Le Savoir. Un important stand du HCA a été également mis en place dans le hall abritant l'exposition. Un recueillement sur la tombe du défunt était également au programme. Hier, les membres de la famille de Mammeri, ses amis et autres invités se sont recueillis dans le souvenir sur la tombe de Dda L'muloud. L'on a remarqué, entre autres, la présence du directeur de la culture et d'un représentant du Haut commissariat à l'amazighité. Toujours s'agissant du programme, des comédiens venus d'Iferhounène ont subjugué l'assistance par une pièce théâtrale qui traite du phénomène des Harraga. Des sketches et des monologues de l'humoriste Amar Colombo devant des collégiens et lycéens de la région, devaient combler l'après-midi d'hier. Par ailleurs, pour rappel, Mouloud Mammeri est né le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun (Ath Yenni). Il fait ses études primaires dans son village natal. En 1928, il part chez son oncle à Rabat (Maroc). Quatre ans après, il revient à Alger et poursuit ses études au lycée Bugeaud (actuel lycée Emir Abdelkader, à Bab El Oued). Il part ensuite au lycée Louis-le-Grand à Paris ayant l'intention de rentrer à l'Ecole normale supérieure. Mobilisé en 1939 et libéré en octobre 1940, Mouloud Mammeri s'inscrit à la faculté des lettres d'Alger. Remobilisé en 1942 après le débarquement américain, il participe aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne. Mouloud Mammeri meurt le soir du 26 février 1989 des suites d'un accident de voiture, qui eut lieu près de Aïn Defla, à son retour d'un colloque à Oujda (Maroc). Les principaux romans de Mammeri sont La Colline Oubliée et L'Opium et le Bâton. Enfin, il est utile de noter qu'un livre consacré à la vie et l'oeuvre de Mouloud Mammeri sortira au mois de mars prochain. Il s'agit d'un ouvrage réalisé par un écrivain algérien, en l'occurrence, Boussad Berrichi. Cet ancien journaliste de la presse écrite et universitaire qui enseigne actuellement à Paris et au Québec a essayé de relater, dans son livre, le parcours de l'auteur de La Colline Oubliée.