Il pourrait même y avoir de nouveaux lauréats parmi les 3180 candidats sanctionnés. Après la manifestation des élèves fraudeurs demandant de lever les sanctions, prises contre eux, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé qu'il n'y aura pas de sanction et que tous les exclus, soit 3180 candidats, pourront refaire l'année. Par contre, le ministre de l'éducation nationale, Abdelatif Baba Ahmed, a affirmé qu'une commission ministérielle est installée afin d'examiner tous les cas, un par un, et que son rapport final sera rendu public aujourd'hui au plus tard. Dans le même contexte, le premier responsable du secteur de l'éducation a assuré que ce rapport respectera les directives du Premier ministre. Une flagrante contradiction de Baba Ahmed qui avait annoncé que les tricheurs seront sanctionnés conformément à la loi qui régit cet examen, et ce, afin de protéger la crédibilité du baccalauréat algérien qui reste encore crédible à l'international. Plus grave, il a informé qu'il y aura aussi des lauréats parmi les sanctionnés. C'est-à-dire ceux qui ont décroché plus de 10/20 de moyenne auront une place à l'université. Ainsi, on s'interroge à quoi sert la commission tant que les décisions sont déjà prises? Aussi, les résultats du baccalauréat ne sont-ils pas politiques? Sinon, comment ont-ils détecté les candidats tricheurs des non-tricheurs? Et quelle est cette morale qui nous autorise à pardonner aux tricheurs? Ce simple incident va certainement inculquer la culture de fraude chez nos enfants en pénétrant dans le système éducatif après avoir pénétré dans d'autres secteurs. Seuls certains syndicats de l'éducation, faut-il le rappeler, ont appelé à sanctionner tous les fraudeurs confirmés tentant de préserver la crédibilité du baccalauréat algérien menacé depuis quelques années. D'ailleurs, le niveau intellectuel des élèves est en perpétuelle régression. Ils n'ont aucun esprit d'analyse ou de critique constructive. La preuve, plus de 60% des étudiants en première année universitaire ont refait l'année ou pas passé de rattrapage dans les meilleurs des cas, selon des chiffres annoncés par certains comités estudiantins. Cette année, c'est encore pire. Le taux de réussite au baccalauréat session de juin 2013 a reculé par rapport à la session de 2012, soit 44.78% contre 58.84% l'année précédente. Le premier responsable de l'éducation a expliqué ce recul important par le faible taux de réussite enregistré dans les filières littéraires contrairement aux résultats positifs enregistrés dans les filières mathématiques et techniques mathématiques. Une analyse qui ne repose sur aucun fait scientifique.