Pour avoir voulu imposer son idéologie, un imam a été chassé du village Imzizou situé à quelques kilomètres au nord du chef-lieu de la commune de Fréha. Les villageois se sont élevés contre les pratiques de l'imam qui officie à la mosquée de leur village. Selon leurs représentants, ce dernier essayait d'appliquer ses préceptes salafistes au lieu de se soumettre à la volonté des citoyens qui pratiquent depuis longtemps l'Islam de leurs ancêtres. Ces derniers racontent, en effet, que l'imam refusait d'officier au rituel mortuaire lors de l'enterrement d'un villageois comme le lui exigeaient les sages de cette bourgade distante de quelque 30 kilomètres de la ville de Tizi Ouzou. A rappeler que les villageois de Kabylie tiennent bec et ongles à leur traditionnel rituel surtout quand il s'agit d'enterrement. Aussi, sans tarder, ces derniers ont déposé plainte contre l'imam au niveau de la direction des affaires religieuses. Comme sanction immédiate, l'imam a été muté. Par ailleurs, il est à rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, à Aghribs, commune voisine de Fréha, les habitants s'étaient opposés à la construction d'une mosquée par un groupe de jeune salafistes. Les villageois justifiaient leur refus par le fait que la mosquée existait depuis plusieurs centaines d'années et qu'elle suffisait amplement à leur besoin de religiosité. Ils affirmaient que ce lieu de culte ancien est un trésor d'histoire qu'ils ne voulaient pas brader. Les jeunes initiateurs de la nouvelle mosquée, de leur côté, avançaient l'argument selon lequel ce lieu de prière est situé dans un cimetière. Le conflit a, pour rappel, duré plusieurs années. Il aura fallu l'intervention du ministre des Affaires religieuses pour dénouer le bras de fer. Enfin, il est à signaler que ce genre de conflits revient souvent depuis une décennie. Lors des enterrements, des jeunes s'opposent à la manière d'enterrer préconisée par les vieux des villages. Dans beaucoup de cas, les débats contradictoires entre ces deux tendances ont tourné en bagarres. Par ailleurs, phénomène nouveau, dans certains villages, les conflits lors des enterrements éclatent entre les villageois et certains jeunes chrétiens. C'est là également une autre source de conflits qui iont crescendo dans les années à venir.