Un nouvel épisode dans l'affaire de la construction d'une deuxième mosquée au village d'Aghribs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été enregistré hier. Il s'agit d'une sortie médiatique du président d'APC d'Aghribs avec les représentants des comités du village. Une conférence ayant pour but de remettre les pendules à l'heure a été tenue, hier matin à l'hôtel «Lala Khedidja», en présence du sénateur de la wilaya, fraîchement élu. C'est dire l'importance donnée à cet événement qui, pourtant, ne concerne que le village. Mais compte tenu des révélations faites hier par les animateurs de la conférence de presse, il y a de quoi penser que l'affaire peut être plus compliquée et cacherait des dessous. En effet, lors du point de presse, il a été révélé que les promoteurs de la construction d'une nouvelle mosquée, à une trentaine de mètres de l'ancienne, «sont des éléments travaillant pour la mouvance islamiste». Les intervenants ont ainsi rappelé que depuis plusieurs années, le village d'Aghribs se préparait à restaurer sa mosquée ancestrale mais, sitôt les travaux commencés, «une dizaine d'individus organisent une provocation contre les villageois». Les tribuns ont expliqué que les initiateurs de la construction d'une nouvelle mosquée viennent d'horizons divers et qu'ils sont manipulés par des islamistes qui prônent un Islam salafiste au lieu de l'Islam ancestral. «Manipulations, argent occulte, opposition à l'Islam nord- africain et mobilisation de la délinquance constituent partout le cocktail du salafisme», précisent les orateurs qui ajoutent que, s'agissant d'un village rompu depuis longtemps à toutes sortes d'agressions et de manoeuvres, Aghribs et les Ath Djennad font face et neutralisent la provocation. Ils précisent, en outre, que les agresseurs sont des étrangers qui ont infiltré le village et blessé de paisibles villageois. «L'internationale islamiste a compris que le recours aux partis politiques intégristes pour domestiquer la société et prendre le pouvoir est une impasse. Cette organisation investit désormais les universités de Kabylie où des étudiants fragiles sont pris en charge pour squatter les mosquées et chasser les pratiquants avant de se lancer dans la provocation ouverte. Les filles recrutées sont "missionnées" pour travailler les familles de l'intérieur en expliquant que les tenues vestimentaires et les pratiques religieuses locales sont illicites», ajoutent les représentants du village Aghribs. Ces derniers expliquent que la mosquée ancestrale de Sidi Djââfar «sera restaurée selon la volonté des villageois d'Aghribs et le voeu de son saint patron. La solidarité apportée par les comités des villages voisins est un message adressé à ceux qui seraient tentés de croire que l'argent sale et la désinformation suffisent pour déstabiliser une région». Et de conclure qu'en ce qui concerne les Aghribs, «ce n'est pas la première fois que ce village et sa tribu assument, affrontent et viennent à bout des agressions qui attentent à la dignité, à l'histoire et aux légitimes revendications de la population».