Une quinzaine de travailleurs licenciés de l'hôtel El Djazaïr (ex-Saint-George) se sont rendus au siège de notre rédaction pour contester la décision de leur suspension prise par la direction de cette structure hôtelière. Leur visite se veut une réaction à un article publié dans L'Expression (édition de samedi dernier). Dans le précédent article, nous avons rapporté la thèse défendue par la direction appuyée par certains membres du personnel de l'hôtel El Djazaïr concernant une affaire de licenciement qui perturbe depuis peu, la sérénité dans laquelle évolue ce fleuron de l'hôtellerie algérienne. Les travailleurs licenciés de l'hôtel El Djazaïr ont aussi un message à transmettre: ils veulent tout simplement être réintégrés. «On veut être réintégrés, écoutés et respectés», disent-ils en qualifiant la décision de leur suspension d' «abusive et injustifiée». Ces travailleurs affirment qu'ils n'ont été destinataires d'«aucune convocation» les incitant à se présenter devant un conseil de discipline régissant le règlement intérieur, et ce, avant la mise en application de suspension par l'administration de l'hôtel de la décision. Ils rappellent qu'en date du 21 janvier dernier, l'Union locale (Ugta) a exigé leur réintégration et qu'un accord en ce sens a eu lieu entre les membres de cette union et ceux de la direction de l'hôtel El Djazaïr. Le 7 février 2004, les représentants des instances syndicales de l'Ugta (Union locale, Union de wilaya et Fédération des travailleurs du tourisme et du commerce) se sont déclarés dans une commune correspondance adressée au P-DG de l'hôtel El Djazaïr «préoccupés par les conditions socioprofessionnelles que subissent les travailleurs de l'entreprise», arguant que «le respect de leur intégrité physique et morale, de leur dignité ainsi que leur protection contre toute discrimination font défaut au sein de l'hôtel.» Dix jours plus tard, soit le 17 févier dernier, le P-dg de l'hôtel a souligné dans sa réponse transmise aux représentants des instances de l'Ugta que leurs affirmations «ne peuvent s'inspirer que d'élucubrations émanant d'éléments qui se sont toujours fait remarquer comme étant réfractaires à toute forme de discipline.» Ces éléments auxquels fait allusion le P-DG de l'hôtel El Djazaïr sont ceux-là mêmes qui se sont présentés à notre journal pour contester la décision de leur suspension. Une suspension qui, selon le P-DG de cette prestigieuse structure hôtelière, «entre dans un cadre légal et fait suite à un abandon de poste caractérisé». Le P-DG de l'hôtel El Djazaïr persiste et signe dans sa réponse. Il affirme que bien avant la décision de licenciement, les travailleurs suspendus «ont été convoqués en vue d'être traduits devant un conseil de discipline en vertu de la bonne démarche et du respect des textes énoncés par notre règlement intérieur en vigueur». Le P-DG ajoute que ces convocations sont faites par voie d'huissier de justice chargé de les transmettre par écrit à chacun des travailleurs licenciés.